"Marie Curie" : portrait d'une femme radieuse (vidéo)

Marie Curie, pionnière des travaux sur la radioactivité, le radium et le polonium, Prix Nobel de physique en 1903 et Prix Nobel de chimie en 1911, avait aussi une vie privée. C'est ce que raconte le film franco-polonais "Marie Curie" qui lui est consacré et qui sort ce mercredi.

Seule femme à avoir obtenu deux Prix Nobel scientifiques, Marie Curie (1867-1934) fait l'objet d'un film (ce mercredi 24 sur les écrans) qui raconte la scientifique, l'épouse, l'amante, la mère de famille: une femme libre et radieuse.

Ce n'est pas vraiment un biopic, le film franco-polonais raconte une courte période de sa vie: "L’histoire personnelle de Marie Curie est très peu connue. Le film explore les six années les plus mouvementées de sa vie entre 1905 et 1911 et dessine un portrait inédit de ce personnage passé à la postérité, en montrant ce qui, de l’intime au public, a constitué la chair de sa vie", explique la réalisatrice française, Marie Noëlle.

Physicienne-chimiste d’origine polonaise, Marie Sklodowska a épousé Pierre Curie en 1895, ils ont eu une première fille, Irène, en 1897, et le film commence alors que tous deux ont obtenu le Prix Nobel de physique en 1903 (pour leurs travaux sur les radiations) et que naît leur seconde fille, Eve, en 1904.

Pierre et Marie Curie travaillent main dans la main, ils s'aiment dans la vie autant qu'ils se respectent dans leurs recherches, et ils continuent leurs travaux. Mais Pierre meurt en 1906 dans un bête accident de la circulation. Marie se retrouve seule avec ses deux filles, sa sœur et son beau-père.

Mais pas seule à poursuivre ses recherches sur le radium et ses vertus curatives: elle travaille aux côtés du physicien Paul Langevin, dont elle va tomber amoureuse quelques années plus tard. Une brève liaison entre une jeune veuve et un homme marié qui fera scandale et l'empêchera presque de recevoir le Prix Nobel de chimie en 1911 pour ses travaux sur le polonium et le radium…

Charles Berling a un rôle relativement secondaire puisqu'il interprète Pierre Curie, qui disparaît assez vite. En revanche, dans le rôle de Marie Curie, l'actrice polonaise Karolina Gruszka, inconnue en France, occupe l'écran pendant tout le film et irradie, à la fois comme pionnière dans sa vie scientifique et comme femme libre dans sa vie privée.

La réalisatrice Marie Noëlle, qui a déjà réalisé trois longs métrages en Allemagne en collaboration avec son mari le réalisateur et scénariste Peter Sehr, a obtenu pour ce film la collaboration du Musée Curie, de l’Académie des Sciences de France, et d'Hélène Joliot-Langevin, la petite-fille de Marie Curie aujourd'hui âgée de 90 ans.

Elle a évité d'entrer trop dans les détails des travaux scientifiques de la chercheuse, mettant davantage l'accent sur sa vie de femme et notamment sur cette brève liaison avec Paul Langevin que la presse française de l'époque transforme, explique-t-elle, "en un énorme scandale, réduisant la brillante savante à une banale femme +adultère+ alors qu’elle est veuve depuis cinq ans. La haine qui s’exprime dans la presse de l’époque est stupéfiante. Si l’affaire éclate au grand jour, c’est bien parce que Marie Curie est une femme, et qu’il est plus facile aux jaloux et aux détracteurs de l’attaquer sur le front des moeurs que sur celui de la légitimité scientifique".

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Pour la réalisatrice, "l’histoire de Marie Curie correspond typiquement à ce que vivent toutes les femmes qui font carrière dans des secteurs traditionnellement masculins. (…) Il est important d’avoir des personnalités comme Marie Curie, qui peuvent être un modèle pour toutes les jeunes filles et les motiver à prendre ce chemin. Il faut leur montrer qu’il est possible pour les femmes de faire carrière dans la science et la recherche de haut niveau. Marie Curie est, de bien des manières, une figure marquante pour les femmes de demain. Sa force et son humanité sont une inspiration pour tous".