Emmanuel Macron cherche à rassurer le monde rural avant les législatives

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Par AFP
Publié le 09 juin 2017 - 23:06
Mis à jour le 10 juin 2017 - 00:40
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Le président français Emmanuel Macron lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 j
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© PASCAL LACHENAUD / POOL/AFP
Le président français Emmanuel Macron lors d'une visite à Verneuil-sur-Vienne (Haute-Vienne), le 9 juin 2017
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Emmanuel Macron a cherché vendredi à rassurer le monde rural avant le premier tour des législatives, en annonçant notamment des "états généraux de l'alimentation" en juillet, dans l'espoir que les "paysans" vivent de leurs productions.

En visite dans le Limousin, le président a estimé inacceptable que les "paysans" ne puissent plus vivre du produit de leur travail et a placé les futurs états généraux sous le signe du "partage de la valeur ajoutée" entre agriculteurs, industrie agroalimentaire et distribution.

"Il s'agit de vivre dignement du prix payé" a-t-il dit devant les élèves et enseignants du lycée agricole de Limoges-Les Vaseix.

La distribution doit "arrêter la préférence absolue pour le prix le plus bas", a-t-il ajouté.

Les états généraux vont donc supposer "de rouvrir nombre de relations commerciales" et de discussions européennes, a précisé le président.

- Plan de 5 milliards d'euros -

"Nous allons inciter les producteurs à se regrouper pour vendre ensemble", afin que "filière par filière, on trouve l'organisation qui permette à chacun d'avoir un vrai partage de la valeur ajoutée", a-t-il expliqué.

Au delà des "aléas climatiques" qui ont lourdement pénalisé les récoltes l'an dernier et des crises sectorielles (lait, porc, viande bovine..), le président a souligné que le monde agricole et alimentaire était "au milieu d'une grande transformation", que l'Etat doit "accompagner".

Un plan d'investissement de 5 milliards d'euros, promis pendant la campagne, sera lancé "à l'issue" des états généraux auxquels l'Environnement, la Santé, les Affaires européennes et les collectivités locales seront associés, a-t-il précisé.

Selon lui, le défi à relever est le suivant: "Il faut accompagner la transformation d'un modèle productif" afin de "répondre davantage aux attentes des consommateurs" pour des produits plus naturels, en préservant à la fois "la souveraineté alimentaire française" et "la qualité de la production".

M. Macron refuse de choisir entre différents modèles et d'opposer l'agriculture intensive exportatrice à la production vivrière bio ou locale destinée à alimenter les villes.

Selon lui, l'agriculture française restera diversifiée. Mais certains modèles sont "perdus d'avance" a-t-il prévenu. "Si on garde une agriculture intensive qui n'arrive pas à exporter et ne va pas vers la qualité, elle n'a pas d'avenir".

- Eviter les éléphants blancs -

M. Macron n'a été guère disert sur la résolution de l'épineux dossier des retards de paiement des aides européennes, dûes aussi bien à des problèmes informatiques qu'administratifs, qui plongent nombre d'exploitants dans de graves difficultés financières.

Il s'est contenté de les juger "inacceptables", en promettant de les résorber, mais sans annoncer de calendrier.

Dans la soirée, le ministère de l'Agriculture a tout de même publié un calendrier pour les paiements d'indemnisation destinées aux seuls éleveurs et entreprises touchées par la grippe aviaire. Il a annoncé que la Commission européenne avait validé le principe d'une aide aux entreprises de l'aval de cette filière.

Sur le dossier de la ruralité, le président a reconnu le besoin de développer la "mobilité physique et l'accessibilité numérique" via la 3G/4G, notamment pour développer des "circuits courts" de commercialisation de produits.

Les territoires "profondément enclavés" où la 3G/4G est absente, se sentent "déclassés" et "les extrêmes" y "prospèrent" a-t-il reconnu en rappelant son engagement de parvenir à "une accessibilité complète sous deux ans".

Sur la mobilité territoriale, M. Macron a fustigé le modèle "du TGV ou de l'aéroport de proximité qui se ne se fera jamais".

Il a annoncé pour "d'ici la fin de l'année" un plan quinquennal d'investissement dans les transports, souhaitant "éviter les doublons, les éléphants blancs, éviter les projets qu'on ne sait pas abandonner, mais qu'on pousse comme une boule parce que ça fait des décennies qu'on les pousse et donc il faut continuer à mentir aux gens".

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