La circonscription de Marion Maréchal-Le Pen, un symbole pour le FN en passe de tomber

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Par AFP
Publié le 15 juin 2017 - 15:39
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Christophe Castaner et Brune Poirson à Carpentras le 14 juin 2017
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© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
Christophe Castaner et Brune Poirson à Carpentras le 14 juin 2017
© ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

"Cette circonscription est un symbole": la candidate REM Brune Poirson, qui a devancé de quelques dizaines de voix le frontiste Hervé de Lépinau au premier tour des législatives, croit en ses chances d'"endiguer le FN" sur les terres de Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse.

A 34 ans, néophyte en politique, la candidate de la République en marche Brune Poirson a reçu jeudi le soutien d'une des figures du mouvement, le porte-parole du gouvernement et secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement Christophe Castaner, devant une centaine de sympathisants réunis dans la cour du château de la Roseraie, dans le centre-ville de Carpentras (Vaucluse).

"Vous avez jusqu'à dimanche 18H00 pour convaincre. Il vous reste 96 heures, vous avez du boulot", lance M. Castaner, lui-même candidat dans les Alpes-de-Haute-Provence.

L'enjeu est de taille et le symbole d'importance: dimanche, à l'issue du premier tour, Brune Poirson est arrivée en tête dans la 3e circonscription du Vaucluse avec 90 voix d'avance sur son rival Hervé de Lépinau, investi au pied levé dans le fief de Marion Maréchal-Le Pen. Cette dernière a annoncé son retrait de la vie politique début mai.

"La députée sortante (Marion Maréchal Le Pen, FN) est présente, fait du porte-à-porte. Ils sont en train de se mobiliser", prévient Mme Poirson. "L'animal est dangereux. Notre avance? On peut la perdre!", met en garde cette grande brune, autoentrepreneuse dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises.

Pour la candidate de la REM, "cette circonscription n'est pas une circonscription comme les autres, cette circonscription est un symbole: nous pouvons potentiellement endiguer le FN".

- "Perte de vitesse" -

Lors du premier tour, moins d'un électeur sur deux (48,16%) s'est déplacé pour voter dans cette circonscription, où quelques semaines plus tôt, Marine Le Pen était arrivée en tête aux premier (35,36%) et second tours (plus de 53%) de la présidentielle.

Si "depuis les élections cantonales de 2011, le FN mobilisait bien son électorat et ce de manière plus intense que dans les autres partis", la donne a changé, assure Christèle Marchand-Lagier, spécialiste du vote FN dans la région et maître de conférence en sciences politiques à l'université d'Avignon. Elle en veut pour preuve la "perte de 50.000 voix du FN entre les premier et second tours de la présidentielle".

"Le FN est en perte de vitesse", pense la spécialiste, qui avance une explication parmi d'autres: "le départ de Marion Maréchal-Le Pen n'est pas neutre dans l'abstention des jeunes".

Le candidat frontiste, Hervé de Lépineau, 47 ans, est du reste convaincu que sa "réserve de voix est chez les abstentionnistes, qui votent traditionnellement pour le FN". Le candidat est aussi persuadé de "payer à la fois le débat de l'entre-deux-tours (de la présidentielle, ndlr) qui a été raté et l'engouement pour En Marche!".

Dernier écueil --et pas des moindres-- selon lui: le retrait de Marion Maréchal-Le Pen. "Elle bénéficiait d'une renommée médiatique que je n'ai pas", reconnaît le candidat frontiste.

C'est "une jeune femme avec énormément de qualités, qui a suscité un engouement et beaucoup d'espoir", explique le candidat FN en distribuant des tracts sous une chaleur écrasante sur un marché de Pernes-les-Fontaines. Lui-même est convaincu que "l'affectif a pris le dessus chez certains, ce qui les a amenés à manifester un certain désappointement affectif en n'allant pas voter".

Du reste, même chez ceux qui se disent fervents opposants au FN, comme Marie-Hélène, une retraitée de 70 ans, on sentirait presque une pointe de regret: "Marion avait de la classe, du panache, contrairement à d'autres élus FN. Mes amis qui votent au Front national vont avoir du mal à faire un choix", conclut-elle.

Sur le marché, Hervé de Lépinau résume son sentiment s'il devait être battu dimanche: "Ca nous ferait suer de perdre ici".

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