La France se raconte à travers une comédie romantique de Bollywood pour séduire les touristes indiens

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 06 décembre 2016 - 13:54
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Befikre, comédie romantique de Bollywood tournée à Paris
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AFP
L'actrice Vaani Kapoor, lors de la présentation du film de Bollywood "Befikre", tourné en France
AFP
Suite aux attentats, les touristes indiens ont quelque peu abandonné l'idée de passer des vacances en France. Avec la nouvelle comédie romantique de Bollywood, "Befikre", entièrement tournée dans l'Hexagone, les professionnels du tourisme espèrent que cela va changer.

Avec une fréquentation étrangère en forte baisse à cause des attentats, la France espère conquérir le cœur des touristes indiens toujours plus nombreux grâce à un allié de circonstance inespéré: une comédie romantique de Bollywood.

Superproduction glamour et musicale dont l'usine à rêves de Bombay a le secret, Befikre ("Insouciants" en hindi), dans les salles obscures indiennes vendredi, est présenté par ses promoteurs comme le premier film de Bollywood entièrement tourné dans l'Hexagone.

Chorégraphies au pied du pont parisien Alexandre III, sur le toit de l'opéra Garnier, bain de soleil sur les plages de Côte d'Azur, ébats au grand hôtel Westin près de la place Vendôme... C'est dans un décor de France de carte postale que se déroule une histoire d'amour entre Dharam (la jeune star montante de Bollywood Ranveer Singh) et Shyra (l'actrice Vaani Kapoor).

Ambassadeur de France en Inde, Alexandre Ziegler a toutes les raisons de se frotter les mains: un film de Bollywood, "ça vaut toutes les campagnes de communication du monde", dit-il à l'AFP.

Avec une classe moyenne en pleine expansion, les Indiens sont chaque année plus nombreux à partir à l'étranger. Si seuls quelque 20 millions d'entre eux -sur le 1,2 milliard d'habitants que compte le pays- ont voyagé hors du territoire en 2014, ils pourraient représenter 50 millions de touristes en 2020.

Longtemps focalisées sur le voisin chinois, les grandes destinations touristiques internationales s'intéressent désormais de plus en plus à ce marché en germe, au potentiel énorme.

Pour la France, dont l'industrie touristique a senti la note salée des attaques jihadistes, le carton attendu au box-office de Befikre est donc une aubaine qui tombe à pic.

"L'impact du cinéma sur le rêve que l'on se fait d'une destination imaginaire et l'envie de découvrir, dans un pays comme l'Inde, est absolument majeur", explique M. Ziegler, "c'est sans doute le premier prescripteur de voyages aujourd'hui pour la classe moyenne indienne".

Loin derrière les touristes japonais et chinois, 524.000 Indiens ont visité la France en 2015, nombre encore modeste mais en progression rapide qui permet de talonner la Suisse, destination européenne favorite des Indiens.

"C'est une clientèle résiliente aux craintes sécuritaires", note Sophie Lacressonnière, directrice marketing d'Atout France, agence de promotion du tourisme en France.

Avant les Français, d'autres pays européens avaient eux aussi goûté à l'effet Bollywood. L'Espagne a vu doubler ses arrivées de touristes indiens en 2012, année qui avait suivi la sortie du road movie à succès Zindagi Na Milegi Dobara ("On ne vit qu'une fois"), voyage pittoresque de trois copains à travers le pays pour un enterrement de vie de garçon.

Quant à la Suisse, elle est ancrée de longue date dans l'imaginaire des voyageurs indiens. Ses sommets enneigés et ses paisibles villages avaient été immortalisés par les films cultes du mythique réalisateur bollywoodien Yash Chopra, décédé en 2012.

Contactées l'hiver dernier par les concepteurs de Befikre, les autorités françaises se sont activées pour essayer de satisfaire les demandes de la production et s'adapter au frénétique rythme de tournage indien.

"Trouver des points d'accueil, des chambres d'hôtels pour les équipes, les aider à obtenir des autorisations de tournage", parfois compliquées à décrocher pour les lieux emblématiques, égrène l'ambassadeur de France.

Après avoir accueilli l'équipe du film sur son sol pendant une cinquantaine de jours à la fin du printemps, la France compte bien désormais prolonger l'engouement.

"Nous avons déjà commencé à travailler avec des tour-opérateurs pour organiser des circuits sur les lieux de tournage de Befikre", rapporte à l'AFP Mme Lacressonnière. Une statue de cire de la vedette Ranveer Singh fera même son entrée au musée Grévin l'année prochaine.

Au vu de la progression au pas de charge du tourisme indien, "l'idée qu'on puisse avoir autant de touristes indiens en France que de touristes chinois n'est pas du tout irréelle" à l'avenir, veut croire Alexandre Ziegler.

D'autres projets de films de Bollywood en France sont d'ores et déjà dans les tuyaux.

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