Adolescents : quelques conseils pour bien jouer son rôle de parent

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 septembre 2016 - 22:31
Image
Un adolescent en train de fumer une cigarette.
Crédits
©Richard B.Levine/Sipa
"Les parents d'adolescents ne savent pas vers qui se tourner lorsqu'ils ont besoin d'aide", affirme la pédopsychiatre Marie Rose Moro.
©Richard B.Levine/Sipa
Dans son dernier livre "Osons être parents" (Ed. Bayard), la pédopsychiatre Marie Rose Moro donne aux parents d'adolescents quelques conseils pour les aider à mieux gérer leur relation avec eux. Parmi ceux à retenir: ne pas chercher à tout prix à se faire aimer ou encore éviter la relation parent-copain.

Etre "authentique", ne pas chercher à tout prix à se faire aimer, éviter la relation parent-copain, tels sont quelques-uns des conseils que donne la pédopsychiatre Marie Rose Moro aux parents d'adolescents dans son dernier livre Osons être parents qui sort ce mercredi 14. "J'ai été frappée par le désarroi des parents d'adolescents qui se retrouvent seuls dans une période très difficile", souligne dans un entretien à l'AFP la spécialiste des adolescents qui dirige depuis 2008 la Maison de Solenn à Paris, une des 105 maisons d'adolescents qui existent en France.

"Contrairement aux parents de jeunes enfants qui sont en général bien soutenus, les parents d'adolescents ne savent pas vers qui se tourner lorsqu'ils ont besoin d'aide", ajoute-t-elle. C'est pourquoi la pédopsychiatre, auteure de très nombreux ouvrages sur les enfants, a décidé de "redonner confiance" aux parents d'adolescents.

L'entrée dans la puberté se fait souvent brutalement alors que les parents s'étaient habitués à "être sur un piédestal, entourés de sourires et d'admiration" et ne sont pas encore prêts à abandonner leur toute puissance. "Nous savons que c'est dans l'ordre des choses. Mais ce n'est pas parce que nous le savons (...) que nous avons envie de vivre (cette nouvelle étape)" relève-t-elle, à une époque où la parentalité fait l'objet d'une "valorisation extrême". Les parents redoutent d'être relégués au second plan, de perdre la main. Et pourtant, ils doivent "tenir bon et garder confiance" et surtout "construire eux-mêmes leur position de parents", alors que plus rien n'est comme avant.

Car l'autorité, "ne va pas de soi" chez un adolescent. Selon Mme Moro, "l'autoritarisme" ou la "rigidité" consistant à imposer des règles "désadaptées" à la vie de l'adolescent - comme exiger qu'il rentre immédiatement à la maison en sortant du lycée - ne marchent pas. Pour nourrir leur autorité, les parents sont invités à être "des modèles". Cela ne veut pas dire qu'ils doivent être "parfaits", note la pédopsychiatre, mais seulement qu'ils n'aient pas "trop de paradoxes ou de contradictions". "Il faut être authentique, ne pas dire le contraire de ce qu'on fait" insiste-t-elle. "Comment se contenter d'un +j'espère que tu ne bois pas, l'alcool ça fait trop de dégâts+ alors que notre ado nous voit siroter chaque soir après le travail un petit verre de whisky", explique-t-elle dans le livre qu'elle a écrit avec la journaliste Odile Amblard.

Au delà de l'authenticité, la pédopsychiatre insiste sur l'un des principaux "obstacles" à l'autorité de nos jours, le fait que "les parents veulent être aimés de leurs enfants". Ce n'était pas le cas dans le passé, lorsqu'ils étaient "portés, confortés par l'ordre des générations". Les parents ne devraient pas avoir peur de punir ou de dire non à leurs enfants. "Nos enfants nous aimerons d'autant plus que nous savons être fermes, cohérents, prévisibles", estime la spécialiste. Pas question non plus d'adopter la posture du "parent-copain", une "place qui n'est pas structurante", selon elle.

Il n'existe pas de recette miracle. "Il faut construire la manière d'être avec son adolescent en l'individualisant le plus possible, en s'ajustant, c'est un travail en dentelle", explique-t-elle. C'est d'autant plus difficile que l'adolescence des parents est souvent réactivée par celle de leurs enfants. "Cela nous rappelle nos propres difficultés avec nos parents ou encore des rêves qui n'ont pas pu être réalisés", dit-elle. Il faut pourtant "laisser les ados prendre leur place" ajoute-t-elle tout en se déclarant "profondément optimiste" quant aux capacités des parents à faire face et à "rebondir".

La Maison de Solenn à Paris accueille chaque année en consultation environ 3.000 adolescents qui présentent des souffrances psychiques diverses (troubles du comportement alimentaire, phobies scolaires, tentatives de suicide et automutilations).Osons être parents, 150 pages, est publié chez Bayard-Editions.

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.