De nouvelles mesures pour améliorer l'image du bac pro

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 janvier 2016 - 18:58
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Des lycènes en salle de classe.
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Le bac pro représente désormais près d'un tiers des bacheliers. (Image d'illustration).
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Trente ans après sa création, le bac pro continue de souffrir d'une image dévalorisée. Pour remédier à cette situation, la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud Belkacem a annoncé la création de jumelages entre collèges, lycées professionnels et Centres de formation des apprentis. Le but étant que les enseignants de ces établissements se côtoient et que les collégiens découvrent cette filière méconnue.

Trente ans après sa création, le bac pro représente désormais près d'un tiers des bacheliers, mais continue de souffrir d'une image brouillée et souvent moins bonne que les bacs général ou technologique: une situation que souhaite améliorer la ministre de l’Éducation.

Parmi les mesures annoncées ce vendredi 29 janvier par Najat Vallaud-Belkacem, la création de jumelages entre collèges, lycées professionnels et Centres de formation des apprentis afin que les enseignants de ces établissements se côtoient et que les collégiens découvrent le monde du "pro".

Les jeunes orientés dans une filière pro en fin de troisième pourront changer d'avis jusqu'aux vacances de la Toussaint en seconde et, "sur proposition de l'équipe pédagogique du lycée", changer de filière à l'intérieur du pro, aller en général ou en technologique.

Dix nouveaux campus des métiers et des qualifications vont être créés, par exemple les agrosciences dans le Vaucluse ou la production agroalimentaire en Auvergne. Ces pôles, lancés en 2013, mettent en réseau dans une ville ou un bassin d'emploi, de manière virtuelle ou sur un même site, tous les acteurs de l'enseignement spécialisé dans une filière professionnelle.

Enfin, un millier de postes supplémentaires permettront de créer 500 formations dès la rentrée 2017 dans les secteurs identifiés comme porteurs, en s'appuyant sur l'étude de France Stratégies, organisme gouvernemental, sur les métiers qui auront le vent en poupe en 2022.

Conçu à l'origine pour une insertion professionnelle dès l'obtention du diplôme, le lycée pro (700.000 élèves) voit aujourd'hui près de la moitié de ses élèves bacheliers poursuivre des études supérieures (contre 16% en 2000), avec des fortunes diverses.

C'est l'IUT, mais surtout le BTS, bien plus que la fac, qui attirent ces jeunes. Or ces filières sélectives courtes (2 ans) recrutent encore majoritairement des bacheliers généraux ou technologiques.

Comme annoncé en début d'année, les recteurs devront établir des quotas réservés aux bacs pro pour la rentrée 2016, a précisé la ministre de l’Éducation en visitant le lycée professionnel parisien Marcel-Deprez, spécialisé dans les métiers de l'électricité et de l'électrotechnique.

Continuer par un BTS en électrotechnique est le souhait de Fabien, 16 ans, en première dans cet établissement. C'est pendant sa semaine de stage de troisième qu'il a opté pour cette voie.

"J'aime l'apprentissage pratique, l'expérience qu'on a en entreprise ou sur un chantier", dit-il. "La grosse différence avec un bac général, c'est qu'après on peut avoir un boulot. Ceux qui sont en (filière) générale auront aussi un boulot, mais beaucoup plus tard".

Vêtu lui aussi d'une blouse grise, chaussures à coque métallique aux pieds, son camarade de classe Mohamed précise que ce bac pro en électrotechnique était son "premier vœu", lors des souhaits d'orientation en fin de troisième.

"J'aime les stages en entreprise (22 semaines sur la durée de la scolarité, NDLR) et je me sens plus à l'aise en industrie que quand on écrit dans des cahiers", explique-t-il en souriant. Il ne sait pas encore s'il cherchera du travail aussitôt après le bac ou tentera un BTS.

Si les bacheliers pro des filières liées à l'industrie trouvent leur place pour beaucoup en BTS, ceux qui sont issus des bacs tertiaires ont bien plus de mal, face à la concurrence des bacheliers généralistes dans les BTS liés à la vente, le secrétariat ou la comptabilité, notent les spécialistes de l'enseignement professionnel.

Autre difficulté à laquelle se heurtent les jeunes: certains souhaitent aller dans une filière mécanique par exemple, mais se retrouvent, faute de place, dans une filière n'ayant rien à voir. Un échec supplémentaire pour des enfants souvent en grande difficulté scolaire, qui peuvent alors décrocher.

 

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