Moralisation de la vie publique : "attention à la poudre aux yeux", prévient Fenech
Georges Fenech, député LR du Rhône, a mis en garde vendredi, à propos de la prochaine loi de moralisation de la vie publique promise par Emmanuel Macron, contre "la poudre au yeux" et le risque de tomber "dans une suspicion de chaque instant".
"Depuis 1993, il y a eu 12 lois de moralisation de la vie publique", a rappelé M. Fenech sur CNews. "Attention à la poudre aux yeux", a-t-il lancé. "On peut toujours améliorer les choses à la marge, mais attention surtout à ne pas jeter le discrédit comme ça sur la fonction du parlementaire", a-t-il dit.
Le député sarkozyste avait été le premier à appeler au retrait du candidat François Fillon, après les révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de son épouse Penelope Fillon.
"A force d'interdire tout à un député, eh bien vous n'aurez plus de députés un jour", a dit vendredi M. Fenech, estimant notamment que plutôt que d'interdire les emplois familiaux, on pourrait "s'assurer du travail effectif avec un véritable contrôle".
"Maintenant, si on veut aller vers l'interdiction, nous irons vers l'interdiction. Mais je dis attention", a poursuivi l'ancien magistrat. "Un parlementaire aujourd'hui , un élu, il est totalement transparent, (...) on est contrôlé, surveillé, très bien, mais ne tombons pas non plus dans une suspicion de chaque instant contre ceux qui essaient de travailler dans l'intérêt des Français".
"C'est de l'affichage", a-t-il encore dit. "La priorité, c'est redonner du pouvoir d'achat, c'est redonner confiance, c'est faire repartir l'économie", a-t-il ajouté.
Le ministre de la Justice François Bayrou a confirmé mercredi que la "loi de moralisation de la vie politique", au cœur de son alliance avec Emmanuel Macron, serait présentée en Conseil des ministres "avant les élections législatives".
Selon le programme du candidat Macron, le projet de loi doit interdire à tout élu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille. Pour prévenir les conflits d'intérêts, sera interdit aux parlementaires l'exercice d'activités de conseil parallèlement à leur mandat. Autre disposition-clé: l'interdiction de plus de trois mandats identiques successifs.
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