France : ouverture du procès en appel de l'attentat déjoué du Thalys

Auteur:
 
Alain JEAN-ROBERT - Paris
Publié le 21 novembre 2022 - 15:20
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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Croquis d'audience du 17 décembre 2020 du Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur du train condamné à
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AFP/Archives - Benoit PEYRUCQ
Croquis d'audience du 17 décembre 2020 du Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur du train condamné à la réclusion à perpétuité lors du procès en première instance de l'attentat déjoué du Thalys en août
AFP/Archives - Benoit PEYRUCQ

Le procès en appel de l'attentat déjoué du train Thalys, en août 2015, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris avec pour seul accusé le Marocain Ayoub El Khazzani, le tireur du train, condamné en première instance à la réclusion à perpétuité.

"Je n'ai rien à déclarer", a dit en français l'accusé à l'issue de la présentation des faits par le président David Hill.

En pantalon et veste blancs au-dessus d'un maillot noir, barbe et cheveux bruns attachés en chignon, l'air absent, l'accusé a suivi l'exposé du président.

Le 21 août 2015, Ayoub El Khazzani, 33 ans, était monté à Bruxelles dans le train Thalys Amsterdam-Paris armé d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et de près de 300 munitions.

Il n'avait été empêché de commettre un massacre que par l'intervention "héroïque" de plusieurs passagers, dont trois soldats américains en civil qui étaient alors en vacances, avait dit la cour lors du premier procès.

Ces trois Américains, Anthony Sadler, Alek Skarlatos et Spencer Stone, décorés depuis de la Légion d'honneur et qui ont reçu en février 2019 la nationalité française pour avoir "risqué leur vie pour les valeurs de la République", devraient témoigner le 29 novembre devant la cour.

Conformément aux réquisitions du ministère public, la cour avait condamné Ayoub El Khazzani à la réclusion criminelle à perpétuité pour "tentatives d'assassinats terroristes". Sa peine avait été assortie d'une période de sûreté de vingt-deux ans et d'une interdiction définitive du territoire français après sa peine.

Ce premier procès n'avait pas permis de faire toute la lumière sur le projet terroriste visant les passagers du Thalys, qui annonçait les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis (ville au nord de la capitale française), coordonnés par le donneur d'ordre d’Ayoub El Khazzani, Abdelhamid Abaaoud.

"Emir" de l'organisation Etat islamique (EI), tué le 18 novembre 2015 lors d'un assaut des forces de l'ordre contre sa planque à Saint-Denis, Abdelhamid Abaaoud est considéré comme le chef des commandos qui ont causé la mort de 130 personnes à Paris et Saint-Denis. Lui-même faisait partie du commando qui a tiré sur des terrasses parisiennes.

Lors du premier procès, Ayoub El Khazzani avait expliqué qu'il souhaitait "venger" les victimes civiles des bombardements du président syrien Bachar al-Assad et de la coalition internationale.

- "Noble combattant de l'EI" -

C'est lors d'un court séjour en Syrie, en mai 2015, qu'il avait été formé par Abdelhamid Abaaoud, qui lui avait indiqué comment assouvir son désir de vengeance. "Abaaoud sait comment manipuler, jeter de l’huile sur le feu", avait indiqué l'accusé à la cour.

C'est en compagnie du même Abdelhamid Abaaoud qu'Ayoub El Khazzani avait rejoint l'Europe en empruntant "la route des Balkans" en passant notamment par la Turquie, la Grèce, la Macédoine du Nord, la Hongrie et l'Autriche.

Lors du premier procès, Ayoub El Khazzani avait soutenu avoir reçu pour seule mission de son commanditaire de tuer des soldats américains et des membres de la Commission européenne présents à bord du train.

Cette explication avait été jugée "fantaisiste" par la cour.

Le but d'Ayoub El Khazzani, qui s'était présenté comme "un noble combattant de l'EI", était bien de tuer "aveuglement et indifféremment" les quelques 200 passagers du train, avait souligné la cour.

Le Marocain avait également raconté, sans convaincre, qu'il avait renoncé à tuer, désarmé par le sourire d'un premier passager puis par l'humanité des regards croisés dans le train.

La cour avait au contraire rappelé que l'attaque ratée s'était inscrite "dans une véritable campagne d'attentats de masse qui trouve son apogée" dans les attentats du 13-Novembre à Paris et en mars 2016 à Bruxelles.

Le procès en appel est prévu jusqu'au 9 décembre.

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