De Dunkerque à Paris, hommages aux 27 migrants noyés il y a un an

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AFP - Dunkerque
Publié le 24 novembre 2022 - 18:00
Mis à jour le 25 novembre 2022 - 15:46
Cet article provient directement de l'AFP (Agence France Presse)
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AFP

Un an après la mort de 27 migrants qui se sont noyés en tentant de gagner les côtes anglaises, plusieurs hommages ont été rendus jeudi aux victimes à Paris et dans le Nord dont l'un au large de Dunkerque.

Trois couronnes de fleurs blanches à la mer, trois coups de corne de brume: secouristes et élus ont en fin d'après-midi participé à une cérémonie au large de la cité portuaire.

"C'est un drame auquel on s'attendait, et il y en aura sans doute d'autres", lance à bord du canot de sauvetage de Dunkerque le président de la Société nationale de secours en mer (SNSM) locale, Alain Ledaguenel.

L'hommage, organisé par la SNSM avec la mairie de Grande-Synthe -- commune proche de Dunkerque d'où partent de nombreux candidats à l'exil -- réunit aussi le canot SNSM de Gravelines et un bateau de plaisance. A bord, des secouristes et des élus locaux français et européens de villes concernées par les migrations.

"Ce n'est pas à l'autre bout du monde, c'est ici, à notre porte, dans la Mer du Nord", que s'est produit ce drame migratoire, le pire survenu dans la Manche, relève le maire de Grande-Synthe, Martial Beyaert.

D'autres hommages aux victimes, âgées de 7 à 46 ans, étaient rendus dans la soirée, à Dunkerque et Paris, à l'initiative de l'association Utopia 56 d'aide aux personnes exilées et d'Amnesty International.

Partis de l’hôtel de ville de Dunkerque, plusieurs centaines de personnes ont marché vers la plage de Malo-les-Bains, derrière une banderole proclamant « Vos frontières, nos mort.es ». Avant qu'un orateur y égrène les noms des victimes face à la mer.

Dans la foule, le député européen EELV et ex-maire de Grande-Synthe, Damien Carême, a demandé que "justice soit faite", au vu des révélations dans la presse sur un défaut de secours des services français et britanniques pointé par les enquêteurs.

Dans la capitale, une grosse centaine de personnes se sont réunies sur la Place de la République, où des feuilles blanches portant les noms des victimes étaient collées sur la base du monument.

Les manifestants ont écouté la lecture de la lettre d'une veuve et mère de deux enfants, à son mari noyé qui "ne méritait pas de mourir comme ça".

Un député du groupe LFI-NUPES, Gabriel Amard, a dénoncé le "durcissement de la militarisation à Calais pour empêcher les départs". Et annoncé le dépôt à l'Assemblée d'une proposition de résolution pour obtenir une commission d'enquête sur les conditions du naufrage.

Dans une tribune publiée pour l'occasion par le Monde, 65 associations humanitaires françaises, britanniques et belges ont appelé à ouvrir "des voies de passage sûres" vers la Grande-Bretagne, pour éviter une nouvelle tragédie.

"L'accueil des personnes fuyant la guerre en Ukraine nous l'aura prouvé, des solutions existent", ont-elles rappelé.

Ce naufrage n'a pas dissuadé les exilés à braver la mer au départ du littoral nord de la France: plus de 40.000 d'entre eux ont rallié les côtes anglaises depuis janvier, un record.

Dans le même temps, plus de 7.000 personnes ont été secourues, selon la préfecture maritime.

Alors que l'enquête se poursuit sur les circonstances du naufrage, des documents dévoilés par Le Monde et consultés par l'AFP mettent en cause les secours français et britannique, qui se sont renvoyé la balle sans se porter au secours du bateau naufragé.

"Tout ce qui est écrit est assez choquant", a estimé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans un entretien à France 3 Hauts-de-France mercredi soir. "De ce je comprends (...), nous aurions du intervenir, car manifestement ils se trouvaient dans les eaux françaises", a-t-il ajouté.

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