Antilles : la contestation continue en attendant des négociations

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Par Adeline COURSON avec Emmanuelle TRECOLLE à Paris - Fort-de-France (AFP)
Publié le 24 novembre 2021 - 11:32
Mis à jour le 25 novembre 2021 - 15:20
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Des manifestants bloquent une route lors d'une grève générale, le 23 novembre 2021 à Fort-de-France, en Martinique
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© LOIC VENANCE / AFP
Des manifestants bloquent une route lors d'une grève générale, le 23 novembre 2021 à Fort-de-France, en Martinique
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Le mouvement de contestation continuait dans les Antilles jeudi, les barrages se renforçant en Martinique avant une rencontre des syndicats avec les autorités, tandis que les élus de Guadeloupe participent dans l'après-midi à une visioconférence avec le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu.

En Martinique, la sécurité publique recense jeudi matin trois interpellations en zone police, et confirme que des membres des forces de l'ordre ont été blessés à Fort-de-France, sans donner plus de détail.

Un supermarché a été incendié au Robert durant la nuit, selon les pompiers, qui précisent n'intervenir qu'en présence des forces de l'ordre, après avoir essuyé plusieurs tirs de projectiles lors de leur mission. Il y a un blessé léger parmi les gendarmes qui ont reçu des bouteilles d'acide. Deux interpellations ont été effectuées en zone gendarmerie, dont une en lien avec l'incendie du supermarché, selon la gendarmerie.

Les autorités de Martinique ont ouvert mercredi la porte au dialogue avec l'intersyndicale qui a lancé les blocages lundi sur l'île et envisage de durcir le ton. Les leaders des 17 organisations syndicales devaient rencontrer à 10H00 (15H00 à Paris) le préfet et le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Martinique Serge Letchimy, à la préfecture.

"Ce sont plus de 1.500 personnes qui ont répondu au dernier appel du 22 novembre", a affirmé à l'AFP la secrétaire générale de la CGTM, Magali Zamor, présente jeudi matin sur le rond-point du stade Dillon, qui mène au port de commerce, où les grévistes occupent toujours le terrain.

"Les jeunes sont entrés dans le mouvement après cette vidéo sur la fête qui a eu lieu avec le Raid des Alizés. Ca a été la goutte d’eau [qui a fait déborder le vase]", explique-t-elle.

- la colère des jeunes -

Les participantes à cette compétition 100% féminine, qui tient sa 6e édition en Martinique, sont arrivées mardi et ont fait une fête dans la soirée. Des vidéos où on les voit notamment danser autour des tables sans masque ont tourné sur les réseaux sociaux, provoquant la colère des Martiniquais soumis à un couvre-feu depuis des mois.

Le préfet a lancé une enquête administrative pour vérifier les conditions de déroulement de cette épreuve sportive et des événements périphériques.

Sur le barrage de Mahault, situé au Lamentin, considéré comme le QG de la jeunesse en Martinique, "j’ai pu mesurer la colère des jeunes. Ils nous ont pris le barrage en nous disant: +Vous avez notre soutien, vous êtes les bienvenus dans la journée mais la nuit ça nous appartient+! Ils sont 200 là-bas, la place est noire de monde. Leurs revendications sont claires", a ajouté Mme Zamor.

Par ailleurs, le ministre des Outre-mer Sébastien Lecornu organise jeudi à 16H30 (heure de Paris) une visioconférence avec les maires de Guadeloupe en présence du préfet de Guadeloupe, et des cabinets du ministre de l’Intérieur et du ministre des Solidarités et de la Santé, afin de "faire un point sur la situation en Guadeloupe sur les plans sanitaire, sécuritaire et social", selon le ministère.

Une réunion similaire sera organisée, vendredi à 15h00 avec le président du Conseil Régional, le président du Conseil Départemental et les parlementaires du territoire.

"Lors de ces échanges libres et ouverts, une attention particulière sera portée aux priorités de la jeunesse guadeloupéenne", assure le ministère dans un communiqué.

Pour apaiser la situation, le Premier ministre Jean Castex avait notamment annoncé lundi la création d'une "instance de dialogue" afin de "convaincre et d'accompagner individuellement, humainement", les professionnels concernés par l'obligation vaccinale.

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a également "décidé de mettre en place une structure qui va permettre de trouver une solution à chacune des 1.400 personnes suspendues parce qu'elle ne sont pas en conformité avec cette obligation vaccinale", a expliqué Sébastien Lecornu.

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