Claude Bartolone veut un remaniement après les élections régionales

Claude Bartolone en appelle à un retour des écologistes au gouvernement à l'occasion d'un remaniement qu'il souhaite voir se produire après les élections régionales de décembre prochain. Une condition sine qua non, selon lui, pour que la gauche "figure au second tour" de l'élection présidentielle de 2017.

L'union fait la force, et la gauche en a bien besoin… Voilà en substance le message délivré par Claude Bartolone dans une interview au Monde (lien abonnés) datée de jeudi 23. Le président de l'Assemblée nationale et candidat PS aux élections régionales de décembre prochain pour l'Ile-de-France plaide ainsi pour un remaniement ministériel après cette échéance afin de faire revenir les écologistes dans l'équipe gouvernementale. Dans son viseur: la présidentielle de 2017.

"Après les régionales et la COP 21 (conférence internationale sur le climat, à Paris, en décembre, NDLR), je souhaite qu’il y ait un remaniement qui permette à nos partenaires écologistes de participer au gouvernement, aux côtés des radicaux et de tous les socialistes", assure ainsi Claude Bartolone, qui promet qu'il "fera tout pour".

Une mission qui parait très compliquée, si ce n'est impossible, si par "écologistes" le président de l'Assemblée nationale entend EELV, principal (mais pas seul) parti écologiste, dont les relations avec le PS sont pour le moins tendues. Leur chef de file Cécile Duflot, en proie à une certaine fronde interne et qui a claqué la porte du gouvernement suite à la nomination de Manuel Valls au poste de Premier ministre en avril 2014, n'en finit ainsi plus de critiquer l'action du couple exécutif. Comme lorsqu'elle juge que "le logiciel (de Manuel Valls) est périmé" et fustige régulièrement les orientations économiques décidées par François Hollande, le "président de personne" a-t-elle dit à son sujet.

Qu'importe, selon Claude Bartolone qui estime que "on ne peut gagner et transformer notre pays qu’avec une gauche unie". Avant de rappeler "ce qui est arrivé à la gauche en 2002", soit l'élimination au premier tour d'une élection présidentielle qui a vu s'affronter Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen au second.

Un rassemblement qui doit donc se construire, détaille Claude Bartolone: "notre électorat est dur en affaires. On ne pourra pas lui donner envie d’aller voter simplement en lui montrant des colonnes de chiffres. La gauche doit avancer sur les trois questions qui sont sa raison d’être: la lutte contre les inégalités, la question démocratique et la transition énergétique". Le tout pour bâtir un rassemblement indispensable car, prévient Claude Bartolone, "ceux qui s’éparpillent n’ont aucune chance de figurer au second tour", de l'élection présidentielle de 2017.