Décès : mort de Claude Dilain, sénateur PS et grand défenseur des banlieues
C'est une figure de la défense des banlieues et de l'accès pour tous à un logement décent qui vient de s'éteindre. Les habitants de Clichy-sous-Bois ont appris avec émotion, ce mardi, la mort de Claude Dilain, sénateur de Seine-Saint-Denis et ancien maire de la ville, qui s'est éteint dans la matinée dans un hôpital parisien des suites d'un arrêt cardiaque à l'âge de 66 ans.
Né en août 1948 dans une cité de Saint-Denis, fils d'un employé d'EDF, pédiatre de profession mais retraité depuis 2013, Claude Dilain était un défenseur infatigable de sa ville en particulier, et des banlieues en général. Un engagement qui ne doit rien au hasard, assure son complice Olivier Klein, cité par Le Monde, "il est resté là où il se sentait utile".
"Ce sont 5 à 6 millions de personnes qui vivent dans des conditions indignes de la République et de sa devise", répétait ce socialiste historique, qui a commencé à militer dans le monde associatif. Maire de Clichy-sous-Bois de 1995 à 2011, Claude Dilain a également siégé au Conseil général de Seine-Saint-Denis (1998-2004) et présidé, à partir de 2008, l'association Villes et Banlieues.
Les banlieues, l'accès au logement décent, la lutte contre les copropriétés dégradées, voilà le fil rouge de l'engagement de celui qui avait conquis le respect d'un PS où il n'a pourtant jamais exercé de fonctions nationales. Fidèle de Martine Aubry, Claude Dilain fuyait la politique politicienne et lorsqu'il est élu sénateur, en 2001, il passe la main à la mairie de Clichy-sous-Bois, convaincu que le cumul des mandats est une plaie.
Elu de terrain avant tout, passant plus de temps à arpenter les quartiers de sa commune qu'à courir les plateaux de télévision, Claude Dilain s'est fait connaître du grand public en 2005. Cette année-là, il avait tout fait pour tenter de ramener le calme dans sa ville, se rendant au cœur mêmes de ces cités en proie aux violences suite à la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, ces deux jeunes adolescents morts dans un transformateur après une course-poursuite avec la police.
La disparition de Claude Dilain a suscité de nombreuses réactions émues de la part des hommes et femmes politiques. De Cécile Duflot à Benoît Hamon, en passant par Manuel Valls, Roger Karoutchi, Jean-Christophe Lagarde et le président du Sénat Gérard Larcher, tous ont salué la mémoire du défenseur des banlieues. Jusqu'au président de la République François Hollande, qui a rendu hommage à "un acteur passionné de la politique de la ville". Un hommage républicain lui sera rendu à Clichy-sous-Bois, dans les prochains jours.
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