Elections municipales  : le point dans les dix plus grandes villes

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FranceSoir
Publié le 16 juin 2020 - 14:53
Mis à jour le 17 juin 2020 - 12:13
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Les bénévoles et les élus qui ont participé à la campagne électorale et au premier tour des municipales ont été sérieusement touchés par la propagation du coronavirus.
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© Damien MEYER / AFP/Archives
Des écharpes âprement disputées dans les villes françaises
© Damien MEYER / AFP/Archives
Le deuxième tour des élections municipales se tiendra bien le 28 juin dans près de 5000 communes. Quelles listes sont toujours en lice ? Quelles alliances ont été nouées – ou non – dans l’entre-deux tours ? 
 
Ces fusions de liste sont parfois logiques, comme à Paris entre le PS et les Verts, parfois plus surprenantes, par exemple à Montpellier. Les enjeux du scrutin diffèrent d'une ville à l'autre, entre duels et, le plus souvent, triangulaires. Dans tous les cas, l'absention, très forte au premier tour, devrait aussi jouer les arbitres. 
 
Paris : Anne Hidalgo favorite
La maire sortante Anne Hidalgo part favorite dans cette campagne de second tour, avec 44 % des intentions de vote selon le dernier sondage paru dans le JDD. La fusion des listes socialistes et écologistes leur permet de prétendre à 11 points d’avance sur celle de la Républicaine Rachida Dati. La candidate LREM et ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn pointe, elle, à 20 % des intentions de vote. 
Rien n’est joué pour autant et les grands arbitres de cette élection devraient être les abstentionnistes. Ils étaient 57 % au premier tour. 
 
Marseille : la droite en danger
La campagne des municipales a pris un drôle de tournant depuis ce week-end, la liste de la candidate LR se retrouvant empêtrée dans une affaire de fraude présumée aux procurations. Arrivée seconde du premier tour (22,32%), Martine Vassal est au coude à coude avec Michèle Rubirola (23,44%) ex-EELV et candidate du collectif de gauche Le Printemps marseillais. 
Pour ce second tour, restent également en lice la liste RN du sénateur Stéphane Ravier (19,45 % au premier tour) et le candidat LR dissident Bruno Gilles (10,65%). 
La donne est cependant rendue plus compliquée par l’organisation de l’élection par secteurs, huit au total et desquels seront issus les 101 conseillers municipaux de la Ville. Leur nombre diffère d’un secteur à l’autre, en fonction du nombre d’habitants. 
 
Lyon : l’alliance qui surprend 
Le maire sortant et ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb a déclenché un séisme politique en annonçant fin mai son ralliement au candidat LR François-Noël Buffet. Il ne renonce pas là à la mairie, mais à la présidence de la Métropole. Le candidat républicain y affronte l’actuel président, qui plus est candidat LREM dissident David Kimelfeld, et l’écologiste soutenu par la gauche Bruno Bernard. 
Pour la Ville de Lyon et ses neuf circonscriptions électorales, on retrouve les mêmes forces politiques, avec un rapport LREM-LR inversé puisque c’est cette fois le marcheur Yann Cucherat qui a bénéficié du retrait des Républicains. Les listes de gauche et écologique sont rassemblées derrière Grégory Doucet. Un troisième candidat, Georges Képénékian est en lice. L’ancien maire de Lyon par intérim, lorsque Gérard Collomb était à Beauvau, et actuel 1er adjoint, présente des listes qualifiées d’indépendantes et soutenues par David Kimefeld. 
 
Toulouse : virage écologique ? 
Le maire sortant Jean-Luc Moudenc (LR, soutenu par Lrem), pourtant arrivé en tête au premier tour avec 36,2 % des voix, se retrouve en délicate posture depuis la fusion de la liste d’union de la gauche au profit de celle d’Antoine Maurice. Le candidat écologiste de liste Archipel Citoyen a été crédité de 27,6 % des voix le 15 mars, la liste divers gauche de Nathalie Pellefigue est arrivée troisième avec 18,53 % des voix. 
Un sondage en date du 15 juin annonce un second tour particulièrement serré à 51 %-49 %. Jean-Luc Moudenc pourrait notamment profiter de sa gestion de la crise sanitaire.
 
Nice : Estrosi devant
Il ne devrait pas y avoir de grosse surprise à Nice, où le maire sortant divers droite Christian Estrosi est arrivé largement en tête du premier tour, avec 47,62 % des voix. Il affrontera le 28 juin le candidat du Rassemblement national Philippe Vardon (16,69%) et l’écologiste Jean-Marc Governatori (11,30%), qui n’a pas fait d’alliance avec la gauche. 
La seule inconnue de ce scrutin niçois est en réalité l’abstention, qui avait été particulièrement forte au premier tour : 71,46 %.
 
Nantes : combat de femmes
La sortante Johanna Rolland (PS) devrait conserver la mairie, forte de 31,36 % des voix au premier tour, mais aussi du bon score (19,58%) de la candidate écologiste Julie Laernoes. Les listes union de la gauche et EELV ont en effet fusionné entre les deux tours. Derrière, Laurence Garnier représente l’union de la droite et Valérie Opelt l’alliance LREM-Modem. Elles ont respectivement obtenu 19,93 % et 13 % des voix le 15 mars. 
 
Montpellier : drôles d’alliance
Des quatorze listes du premier tour, il n’en reste que trois : celles du maire sortant divers gauche Philippe Saurel (19,11 % le 15 mars), du candidat PS-PCF-PRG Michaël Delafosse et de l’homme d’affaires Mohed Altrad (13,30%). Rejoint par la candidate EELV officielle Coralie Mantion (7,42%), le socialiste Michaël Delafosse n’a pas convaincu trois autres candidats dont les scores du premier tour pèsent pourtant dans la balance, l’humoriste Rémi Gaillard (9,58%), l’Insoumise Alenka Doulain (9,25%) et l’écologiste Chlotilde Ollier (7,25%). Les deux dernières se retrouvent en fait sur la liste sans étiquette de Mohed Altrad, en 2e et 4e position ! 
 
Strasbourg : triangulaire ouverte
L’absence d’accord entre la liste du parti socialiste menée par Catherine Trautmann et la liste écologiste et citoyenne de Jeanne Barseghian pourrait (mathématiquement) profiter au troisième candidat. Bien qu’arrivé second du premier tour (19,86%) derrière Jeanne Barseghian (27,87%) et devant Catherine Trautmann (19,77%), le marcheur Alain Fontanel a en effet fusionné sa liste avec celle du Républicain Jean-Philippe Vetter (18,26%). Il est qui plus est soutenu par le maire sortant, l’ex-socialiste Roland Ries. 
 
Bordeaux : barrage aux verts
La capitale girondine fait partie de ces villes où l’alliance a été nouée entre LREM et LR pour faire barrage aux écologistes et/ou à la gauche. Le maire sortant Nicolas Florian (34,56 % des voix au premier tour) et le marcheur Thomas Cazenave (12,69%) présentent ainsi une liste commune face à Pierre Hurmic (34,38%), candidat d’EELV et des partis de gauche. Le duel est transformé en triangulaire par le maintien de Philippe Poutou, chef de file de la liste soutenue par LFI et le NPA, Bordeaux en luttes (11,77%). 
 
Lille : querelles de famille
Le second tour de l’élection lilloise a ceci de particulier qu’il oppose des candidats qui se connaissent parfaitement. Pour la première fois depuis 1977 en effet, les socialistes menés par la maire sortante Martine Aubry (29,8 % au premier tour) ne font pas alliance avec les Verts. Stéphane Baly (24,5%) est donc toujours candidat. La troisième postulante au fauteuil de premier magistrat mène campagne sous la bannière LREM. Il s’agit de Violette Spillebout (17,5 % le 15 mars), qui n’est autre que l’ancienne cheffe de cabinet de Martine Aubry. 

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