Emmanuel Macron sur Brut : un président (presque) au naturel face à la jeunesse

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FranceSoir
Publié le 04 décembre 2020 - 20:23
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Le président Emmanuel Macron, le 1er décembre 2020 à l'Elysée, à Paris
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© BENOIT TESSIER / POOL/AFP/Archives
Un exercice inédit pour le président de la République
© BENOIT TESSIER / POOL/AFP/Archives
Deux heures trente de direct face à trois journalistes relayant notamment les questions des internautes… C’est à se demander pourquoi le président de la République n’a pas accepté l’exercice avant, tant il a semblé lui convenir. 
 
L’interview avait été annoncée comme sans filtre, elle le fut d’emblée avec les premières questions sur les violences policières – terme finalement prononcé par le chef de l’Etat même s’il lui préfère celui de « violences de policiers ». 
 
Réaffirmant sa honte « que des policiers ne soient pas exemplaires » (dans l’affaire Michel Zecler), mais parlant également des violences sur les forces de l’ordre, Emmanuel Macron s’est voulu clair :
« Zéro tolérance des deux côtés. Il y a de la violence dans la société. Il y a des policiers violents »
 
Mettre chacun devant ses responsabilités fut en quelque sorte le crédo de cette interview destinée à la jeunesse, qu’il s’agisse des violences dans les manifestations ou ailleurs, des discriminations, du séparatisme islamiste…
 
« Cette idéologie prospère sur nos échecs, sur le ressenti né dans une partie de la population »
Il en fut même question en fin d’interview quand vint le sujet de la violence faites aux femmes, Emmanuel Macron appelant chacun, voisins, familles, amis, etc., à ne pas « ignorer les signaux faibles ».
 
Une génération « de l’inquiétude et de l’exigence »
 
Dur d’avoir 20 ans en 2020, la phrase prononcée lors d’une allocution télévisée a été largement illustrée. Le terrorisme, la crise économique (de 2008), la réalité du climat et aujourd’hui la crise sanitaire :
 
« Il faut voir ce que cette génération s’est pris »
 
Quelques minutes ont été consacrée aux jeunes issus du continent africain, le chef de l’Etat estimant « qu’on n’a pas su leur parler, que la France n’a pas su leur dire qu’ils avaient une place », mais aussi aux jeunes en situation de précarité.  A ce moment, le dialogue fut moins spontané, Emmanuel Macron déroulant le programme gouvernemental et les aides mises en place, avec l’annonce d’une probable nouvelle aide exceptionnelle en début d’année. 
 
Une bonne nouvelle toutefois pour les étudiants, ils pourraient reprendre le chemin des TD et de demi-amphis plus tôt que prévu en janvier. 
 
Des Français trop méfiants 
 
Le même discours « formaté » a été tenu sur les questions liées à la crise sanitaire et en particulier celle des vaccins. Si le président de la République a redit préférer « le travail de conviction par la transparence à l’obligation », il a regretté un certain état d’esprit :
 
« Nous sommes plus méfiants que beaucoup d’autres. Il faut qu’on change nos mentalités »
 
Que fallait-il donc pour qu’Emmanuel Macron retrouve une certaine spontanéité ? 
 
La transition écologique, sujet brûlant
 
Réponse simple, le questionner sur l’écologie, l’interdiction du glyphosate repoussée à 2022 (« Je n’ai pas changé d’avis, je n’ai pas réussi »), et surtout sur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat. 
 
Après avoir défendu « une expérience démocratique inédite », le chef de l’Etat s’est défendu en annonçant des ministres au travail et une loi pour le début d’année. Un tantinet agacé, il s’est carrément énervé sur les critiques actuelles d’abandon de propositions, provenant notamment de l’un des garants de la Convention, Cyril Dion et d'autres "activistes" contre lesquels Emmanuel Macron se dit « très en colère ». 
 
« Je ne vais pas dire, parce que ces 150 citoyens ont pondu un truc, « c’est la Bible » (…) Personne n’a autant fait que nous depuis trois ans »
 
Ce n’est pas l’avis du Conseil d’Etat qui a mis en demeure le gouvernement de prouver qu’il respecte ses engagements climatiques. La question est bien sûr arrivée sur le tapis, et c’est un Emmanuel Macron calmé qui a dressé un constat :
 
« On n’est pas à la hauteur, mais on ne peut pas dire qu’on n’a pas avancé »
 
En somme, il faut, selon lui, accélérer, tout comme il faut accélérer sur d’autres sujets, en vrac car disséminés dans l’interview, la lutte contre les trafics, la lutte contre la violence faites aux enfants et aux femmes, la lutte contre les discriminations, le travail historique sur la colonisation et la guerre d’Algérie pour « réconcilier les mémoires blessées ». 
 

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