FN : Jean-Marie Le Pen porte plainte contre sa suspension du parti

Jean-Marie Le Pen a annoncé ce mardi avoir assigné le Front national devant le tribunal de Nanterre pour "contester son exclusion" de ce parti, qu'il a co-fondé en 1972. La hache de guerre est donc loin d'être enterrée.

Jean-Marie Le Pen avait déjà riposté contre sa suspension du Front national sur le plan politique en annonçant la création d'une nouvelle formation, il porte désormais l'affaire devant la justice. Le fondateur du FN annoncé ce mardi avoir assigné le Front national devant le tribunal de Nanterre pour "contester son exclusion du parti", aujourd'hui dirigé par sa fille Marine.

"Je conteste mon exclusion comme adhérent et donc l'interprétation extensive" des statuts "qui me prive de ma présidence d'honneur, ce qui tend à me museler en vue du congrès par voie postale", a affirmé Jean-Marie Le Pen, dénonçant "une méthode stalinienne, ce n'est pas très courant à droite".

En effet, afin de déchoir Jean-Marie Le Pen de son poste de président d'honneur, Marine Le Pen doit changer les statuts de son parti (qui ne prévoient pas ce cas de figure), ce qui n'est possible que par consultations des adhérents. La voie choisie a été celle d'une assemblée générale extraordinaire par correspondance, dont l'ordre du jour sera arrêté le 12 juin en bureau politique. Les résultats devraient être connus mi-juillet. Une méthode derrière laquelle Jean-Marie Le Pen voit "les socialistes-nationaux-gaullistes à la manœuvre", attaque à peine voilée contre le vice-président du FN, Florian Philippot.

Jean-Marie Le Pen avait été suspendu de son "statut d'adhérent au Front national" par le bureau politique du parti le 4 mai dernier après ses déclarations choc de début avril sur les chambres à gaz nazies qu'il considère toujours comme "un détail" et la réhabilitation du le maréchal Pétain. "C'est une félonie, j'ai honte que la présidente du FN porte mon nom" avait-il alors réagi.