Jeannette Bougrab : l'émouvant témoignage de la compagne de Charb, le patron de "Charlie Hebdo"
Emue aux larmes, Jeannette Bougrab, la compagne du dessinateur Stéphane Charbonnier dit Charb, tué mercredi 7 dans l'attentat contre "Charlie Hebdo" dont il était le directeur de la publication, était l'invitée ce jeudi soir de Ruth Elkrief sur BFMTV. L'ancienne secrétaire d'Etat à la jeunesse et à la vie associative dans le gouvernement Fillon a rendu un vibrant hommage à l'homme qui partageait sa vie depuis presque trois ans, et aux victimes de l'attentat.
"Il est mort debout car il défendait la laïcité et l'esprit voltairien", a-t-elle déclaré, ajoutant que Charb et les autres membres de Charlie Hebdo tués lors de l'assaut étaient des "résistants" et qu'ils "méritent tous le Panthéon".
Néanmoins, elle a laissé exprimer sa colère, déclarant que "personne n'avait réellement défendu" les journalistes de Charlie Hebdo "accusés de tous les maux" sur les réseaux sociaux depuis plusieurs années. Au cours de l'interview, elle a critiqué ceux qui accusaient son compagnon d'islamophobie, précisant qu'il était sur le point de sortir un livre sur ce thème. Elle a alors pointé du doigt l'association "Les indigènes de la République" qui avait accusé en 2011 Charlie Hebdo d'être "raciste, sioniste et ami des puissants".
La compagne de Charb a également profité de son passage à la télévision pour revenir sur l'état d'esprit de son compagnon. "Il se sentait menacé (...) il était protégé", a rappelé l'ancienne secrétaire d'Etat, confiant que Charb "était prêt à mourir pour ses idées".
Interrogée sur l'avenir du journal, Jeannette Bougrab a précisé que "certains ne poursuivront pas l'aventure Charlie car ils sont terrorisés". Elle a affirmé que son compagnon n'aurait pas aimé "qu'on baisse les bras". "Si Charlie disparaissait avec ce côté impertinent, ce côté subversif, si on dénature Charlie, on tuera une deuxième fois Stéphane, on tuera une deuxième fois Cabu, on assassinera à nouveau Tignous et Wolinski", a-t-elle dit.
Dans la journée, le médecin urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur au journal satirique, avait annoncé que, grâce aux aides diverses, l'hebdomadaire paraîtrait mercredi prochain, tiré à un million d'exemplaires.
(Voir ci-dessous un extrait de l'interview de Jeannette Bougrab sur BFMTV):
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