Lafarge : l'affaire du financement de Daech s'invite dans le débat de la présidentielle
Le groupe Lafarge et son "foutu ciment" se sont invités dans le Grand débat qui réunissait les 11 candidats à la présidence de la République, via Jean-Luc Mélenchon. L'entreprise française est dans la tourmente depuis plusieurs semaines suites à des révélations sur un éventuel financement de l'Etat islamique par l'entreprise.
"Je trouve étrange que personne n'ait évoqué le cas de Lafarge, compagnie mondiale de ciment, qui a avoué avoir payé Daesh pour pouvoir continuer à produire son foutu ciment", a lancé Jean-Luc Mélenchon au cours du débat demandant la confiscation ou la réquisition de l'entreprise qui "complote avec l'ennemi". Lors du précédent débat sur TF1, il avait déjà lancé: "Lafarge a payé les troupes de gens qui ont assassinés des gens chez nous".
En juin 2016, Le Monde avait révélé que Lafarge avait payé des "taxes" à l'Etat islamique afin de pouvoir continuer d'approvisionner sa cimenterie de Jalabiya, située dans le nord de la Syrie. L'entreprise est également soupçonnée d'avoir acheté du pétrole raffiné par Daech, finançant ainsi le terrorisme.
Deux plaintes ont été déposées, l'une par le ministère des Finances auprès du parquet de Paris en septembre 2016, l'autre par l'ONG Sherpa auprès du doyen des juges d’instruction de Paris notamment pour "financement du terrorisme", "complicité de crimes contre l’humanité", "complicité de crimes de guerre", "mise en danger d’autrui".
En mars, le groupe LafargeHolcim -résultat de la fusion entre les deux géants français et suisse des matériaux- a reconnu que "rétrospectivement, les mesures prises pour poursuivre les activités de l’usine étaient inacceptables", tout en considérant que "les responsables des opérations en Syrie semblent avoir agi d’une façon dont ils pensaient qu’elle était dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses employés. Néanmoins, l’enquête révèle des erreurs de jugement significatives en contradiction avec le code de conduite alors en vigueur". L'enquête est toujours en cours.
A cette affaire s'est ajouté celle de la construction du fameux mur de Donald Trump censé enrayer l'immigration mexicaine et pour lequel Lafarge s'est dit prêt à fournir des matériaux, projet auquel il aurait finalement renoncé.
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