L'élue PS faisait son shopping avec de l'argent public : Fatoumata Koïta condamnée à deux mois de prison avec sursis
La conseillère départementale socialiste a fait chauffer la carte bleue pour son shopping vestimentaire. Problème: une partie du débit se faisait directement sur de l'argent public, et le ticket de caisse final s'élève à 13.000 euros.
Fatoumata Koïta, élue socialiste du département de l'Essonne a été condamnée fin février à deux mois de prison avec sursis dans le cadre d'une procédure de "plaider-coupable".
Les faits remontent à 2015. A cette époque, et selon les informations de Mediapart, Fatoumata Koïta outre son poste d'élue est l'assistante parlementaire de Saïd Boinali, député de la première circonscription de Mayotte. Elle n'hésitera pas à utiliser la carte bancaire personnelle de l'élu, mais aussi celle d'un compte alimenté chaque mois par l'Assemblée nationale. L'argent ainsi détourné a servi à acheter des vêtements et des cosmétiques de marques connus (Mango, Zara ou Sephora), dans des magasins physiques ou sur Internet. Lorsque l'élu de Mayotte s'est rendu compte de la situation, il a licencié Fatoumata Koïta. Il assure aussi que son ancienne collaboratrice amatrice de shopping avec la carte bancaire des autres a remboursé l'intégralité des sommes détournées. Un geste qui peut expliquer notamment une condamnation plutôt modérée, et qui ne sera pas mentionné sur le bulletin n°2 de son casier judiciaire.
Le député de Mayotte reste cependant marqué par cette histoire. "Je ne connaissais pas Fatoumata, elle m'a été conseillée par le groupe parlementaire. Quand on travaille avec des personnes, on suppose qu'elles ont un minimum d'éthique. Après ces faits, je n'ai plus eu confiance en mes collaborateurs". Le cas de Fatoumata Koïta divise aussi chez les élus socialistes du département. La plupart expliquent qu'ils ne fermeront pas la porte à son retour dans la mesure où les sommes ont été remboursées et l'inscription au casier judiciaire évitée. Mais le sénateur socialiste Michel Berson, qui avait laissé sa place à Fatoumata Koïta au conseil départemental quand il était parti vers le Sénat, reconnaît "avoir coupé les ponts" estimant qu' "un élu se doit d’être exemplaire et irréprochable".
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