Macron multiplie les hommages aux armées, seul budget qui augmentera en 2018

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Par AFP
Publié le 20 juillet 2017 - 16:04
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Le président Emmanuel Macron sur la base aérienne d'Istres (Bouches-du-Rhône), le 20 juillet 2017
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© Anne-Christine POUJOULAT / AFP
Le président Emmanuel Macron sur la base aérienne d'Istres (Bouches-du-Rhône), le 20 juillet 2017
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Au lendemain de la démission fracassante du chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, Emmanuel Macron s'est évertué jeudi à reconquérir le cœur et les esprits des militaires, multipliant les hommages à leur action et les assurances budgétaires.

"Je veux que vous ayez les moyens de vos missions", a lancé le chef de l’État et des armées dans une adresse au personnel de la base aérienne 125 d'Istres (Bouches-du-Rhône), qui figure parmi les maillons clefs des forces de dissuasion nucléaire.

"Je sais ce que la Nation vous doit", a insisté Emmanuel Macron, assurant les militaires de sa "profonde estime" et de sa "confiance".

Le ministère des Armées n'est pas "un ministère comme les autres parce que des vies sont engagées au quotidien", a-t-il encore observé avant d'ajouter: "Je ne laisserai personne dire que des choix budgétaires se font aux dépens de votre sécurité. C'est faux. J'en serai le garant."

M. Macron a réaffirmé que le budget de la Défense serait porté à 34,2 milliards d'euros en 2018, soulignant qu'"aucun budget (ministériel) autre que celui des armées ne sera augmenté" cette année-là. Il a également réaffirmé sa volonté de porter l'effort de défense à 2% du PIB d'ici à 2025.

"Ce sont des engagements que j'ai pris et que je tiendrai", a-t-il martelé, relevant que l'augmentation de 1,8 milliard d'euros du budget des armées prévue en 2018 étant sans précédent "ces dernières années".

Quant aux polémiques sur les économies demandées en 2017 et qui ont conduit au départ de M. de Villiers, "nous méritons collectivement mieux qu'un tel débat", a jugé le président, qui a cependant rendu un "chaleureux hommage" au général, "grand soldat aimé et admiré de ses subordonnés".

En 2017, a certifié M. Macron, "le montant de la Loi de finances initiale sera respecté" et, s'il y a "une contribution des armées à la solidarité nationale", à hauteur de 850 millions d'euros, "ces décisions de gestion (...) n'auront aucun impact, ni sur la stratégie, ni sur les capacités, ni sur l'effort" de défense.

- 'Solidarité nationale' -

"Je n'accepterai aucun discours de défaite en la matière, ils ne sont pas à la hauteur des armées et de ce que vous êtes", a encore asséné le chef de l’État.

La ministre des Armées Florence Parly, interrogée dans la soirée sur TF1, s'est "engagée à ce qu'il n'y ait pas d'impact pour le quotidien de nos armées (..) et pour nos forces opérationnelles" en 2017.

Pour cela, la Défense va en premier lieu réduire le versement de subventions à des organisations internationales liées à l'armement et partir à la chasse aux économies de gestion auprès de la Direction générale de l'armement (DGA), a-t-on indiqué de source gouvernementale.

Le ministère va devoir toutefois aussi renégocier des contrats avec des industriels et procéder à des "décalages de commandes, de programmes, potentiellement de livraisons", d'un à deux ans, a-t-on ajouté de même source.

À Istres, M. Macron était accompagné pour la première fois du général François Lecointre, successeur du général de Villiers et, jusqu'à sa nomination mercredi, chef du cabinet militaire du Premier ministre.

"Nous allons constituer avec le général Lecointre un tandem", a assuré Florence Parly sur TF1.

Le président a regagné Paris à bord d'un Boeing C135 avec quatre ravitaillements en vol planifiés lors de ce trajet.

Il s'agissait de sa seconde visite consacrée à la dissuasion nucléaire depuis son élection, après un plongée de quelques heures début juillet à bord du sous marin Terrible.

En désaccord avec le chef de l’État sur les coupes budgétaires imposées à la défense, le général de Villiers a démissionné mercredi, un geste sans précédent sous la Ve République qui a marqué la première crise ouverte du quinquennat.

"Dans les circonstances actuelles, je considère ne plus être en mesure d'assurer la pérennité du modèle d'armée auquel je crois pour garantir la protection de la France et des Français", a-t-il dit dans un communiqué.

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