Matraquage fiscal : la grève illégale des CRS pendant la loi travail

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 21 septembre 2017 - 17:13
Image
Des CRS lors d'une manifestation.
Crédits
©John Schults/Reuters
Les CRS n'ont pas le droit de grève.
©John Schults/Reuters
Au moins 2.000 CRS, selon les syndicats, se sont mis en arrêt maladie ce jeudi pour réclamer l'exonération de leur prime de déplacement. Ces fonctionnaires n'ont en effet pas le droit de grève et ont donc recours à une alternative, pas vraiment plus légale.

Contrairement aux manifestants anti-réforme du travail, les CRS ont décidé de rester chez eux en signe de contestation, ce jeudi 21. Environ 2.000 d'entre eux se sont mis en arrêt maladie selon les syndicats. Une réaction face à un autre projet de réforme, celui de leurs indemnités de déplacement.

Si ces fonctionnaires ont choisi de se faire porter pâle, c'est qu'ils n'ont pas le droit de grève. Il leur est en effet interdit de cesser le travail pour faire valoir leur droit au même titre que les personnels des services actifs de la police, les magistrats judiciaires, et les militaires. Cela afin de garantir la continuité des services publics et la sécurité de l'Etat.

Le législateur semble même avoir prévu le cas de moyens détournés pour remplacer la grève. En effet, la loi précise bien que "toute cessation, concertée ou non, du service est assimilée à un abandon de poste et punie comme tel".

Pour abandon de poste les CRS risquent une sanction disciplinaire et même une radiation s'ils refusaient de reprendre le service après mise en demeure par l'administration, à supposer que celle-ci démontre que chaque arrêt maladie est abusif. 

A noter également qu'en principe, un salarié en grève ne peut prétendre à des prestations maladie (à moins d'être tombé malade avant la grève). Mais puisque les CRS n'ont pas le droit de grève, ils pourraient en théorie exiger ces prestations. Par ailleurs, le fait de se mettre en arrêt maladie sans véritable raison de santé expose également un salarié à des sanctions.

Dans les faits cependant, la hiérarchie policière et le gouvernement n'ont aucun intérêt à jeter de l'huile sur le feu en sanctionnant les "grévistes", a fortiori en période de contestation sociale et de manifestations.

Les syndicats revendiquent que l'Ijat (indemnité journalière d'absence temporaire), versée lorsque les CRS sont en mission, soit exonérée des prélèvements sociaux et en particulier de la CSG (contribution sociale généralisée).

D'un montant quotidien de 39 euros, l'Ijat constitue un important complément de revenu pour les CRS, au regard du nombre de missions effectuées. Créée dans les années 1960, cette prime fait l'objet d'une défiscalisation, ce qui lui vaut régulièrement les foudres de la Cour des Comptes.

À LIRE AUSSI

Image
Des migrants marchent aux abords du camp de Grande-Synthe, dans le nord de la France, le 14 avril 20
Grande-Synthe : les CRS refusent de partager le même hôtel que les migrants qu'ils ont évacués
Des CRS qui étaient mardi sur l'évacuation du camp de migrants de Puythouck, à Grande-Synthe dans le Nord, ont retrouvé le soir les personnes qu'ils avaient délogées l...
21 septembre 2017 - 09:42
Société
Image
Emmanuel et Brigitte Macron au Touquet (Pas de Calais), le 22 avril 2017
Invités à plus de discrétion, les CRS chargés de la surveillance du domicile d'Emmanuel Macron craignent pour leur sécurité
Après des plaintes du voisinage d'Emmanuel Macron au Touquet, les CRS quotidiennement en patrouille autour du domicile ont reçu jeudi dernier la consigne de se faire p...
29 août 2017 - 12:47
Politique
Image
Un camion de CRS.
Essonne : des CRS contraints de dormir à la belle étoile à cause de blattes
Deux compagnies de CRS, en provenance de Troyes et de Toulon, ont été contraintes de passer la nuit dehors car leurs lits étaient infestés par des blattes. Face au ris...
21 juillet 2017 - 09:27
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Bezos
Jeff Bezos : le Lex Luthor de Seattle veut devenir le Dark Vador de l’univers
PORTRAIT CRACHE - S’il se fait plus discret que certains de ses compères milliardaires, Jeff Bezos n’en garde pas moins les mêmes manies, les mêmes penchants et surtou...
04 mai 2024 - 13:17
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.