Michel Sapin : "les conditions sont réunies pour faire baisser le chômage"

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 25 mars 2016 - 10:58
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Michel Sapin à l'Assemblée Nationale.
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©Charles Platiau/Reuters
"Les collectivités doivent participer aux efforts de la France pour maîtriser les dépenses publiques", a rappelé Michel Sapin.
©Charles Platiau/Reuters
Michel Sapin était ce vendredi l'invité de RMC et BFMTV. Le ministre des Finances a salué le "sérieux" et la reprise de la croissance qui ont permis la baisse du déficit public, mais pas du chômage. Il a notamment rappelé que les collectivités locales doivent participer à cet effort et dit "regretter" ses propos sur la "naïveté" suite aux attentats de Bruxelles.

Le déficit public en baisse à 3,5% en 2015. La dette publique en hausse

"Nous nous étions fixés 3,8%,  donc déjà une baisse par rapport à l'année précédente (4%). Elle n'est pas plus forte pas hasard. C'est le fruit des efforts des Français  sur les dépenses publiques et d'une croissance qui a repris,  pas suffisamment pour faire baisser le chômage mais suffisamment pour réduire le déficit".

"Tous les éléments sont là pour rendre crédible l'objectif de  3,3% pour cette année. (...)Nous sommes en train de prouver qu'ont peut être sérieux tout en permettant à la croissance de reprendre".

"La dette publique est passée de 95% à 95,7%. Les deux années précédentes, elle avait augmenté de trois points, et de cinq points par an de 2009 à 2012. Elle se stabilise, il faut continuer".

"Il faut continuer à être sérieux. C'est faire face aux dépenses nécessaires: la sécurité -nous en avions besoin après les attentats, nous l'avons fait-,  aider les agriculteurs -nous le faisons-, mais nous ne pouvons le faire que parce que nous sommes sérieux sur les dépenses publiques".

 

La baisse des dotations aux collectivités locales

"Les collectivités locales représentent  le quart de la dépense publique, la Sécurité sociale la moitié et l'Etat le reste. C'est tout cela qu'il faut maîtriser, donc les collectivités doivent participer aux efforts de la France pour maîtriser les dépenses publiques. C'est le sens de cette baisse des dotations".

"Pourquoi il y aurait des bonnes dépenses par nature des collectivités locales et des mauvaises dépenses de l'Etat? (...) J'ai été maire et président de région. Je sais qu'il est possible de faire des efforts, pas dans  toutes les collectivités locales. Il faut un fonds de soutien pour celles en difficulté".

 

Les chiffres du chômage

"Ils ne sont pas bonds. (...) J'aimerais que les entreprises tiennent leurs engagement. (Ce n'est)  pas encore (le cas), pas suffisamment".

"Pendant des années, dans le privé, on a détruit des emplois. L'année dernière, 100.000 ont été créés. Ça ne permet pas de faire reculer le chômage car beaucoup de jeunes arrivent sur le marché du travail.  C'est une particularité de la France,  nous devons créer plus d'emploi que chez les autres. Les conditions sont réunies pour faire baisser le chômage".

 

Les emplois aidés

"Ils ont porté leurs fruits. (...) Sans les emplois aidés on serait dans une situation catastrophique et ils permettent  d'aider les plus fragiles. Le chômage des jeunes a baissé en France grâce à ces politiques. Est-ce que c'est suffisant? Non. (...) Ce que je veux c'est que ce soient les entreprises qui créent des emplois".

 

La loi Travail: faciliter le licenciement pour augmenter l'embauche

"C'est le raisonnement qu'une partie du patronat fait. Je n'y crois pas. Nous faisons quelque chose d'équilibré. La loi El Khomri permet de la souplesse dans l'entreprise par la négociation".

"Le compte personnel d'activité c'est la sécurisation, pas pour celui qui a un emploi mais pour celui qui le perd".

 

François Hollande s'est-il piégé lui-même en conditionnant sa candidature à la baisse du chômage?

"Il y a une forme d'honnêteté profonde. Après une explosion du chômage durant les cinq années précédentes, tous les Français attendent une baisse. Un responsable politique qui met en jeu son avenir autour de cette question est profondément honnête".

 

La croissance en 2016

"L'insee prévoit 1,5% en 2016. Cela parait être un objectif réaliste. L'Insee nous dit qu'on est environ à 0,4%  pour le premier et le deuxième trimestre.  (...)Je veux que ces chiffres se traduisent  parce qu'ils ne veulent rien dire. On ne rencontre pas un PIB au coin de la rue".

 

La loi Sapin-2 augmentera-t-elle le plafond de chiffre d'affaires les auto-entrepreneurs?

"Non, je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Le statut d'auto-entrepreneur est  une bonne chose, il aide à créer une entreprise. Faut-il que la majorité de ceux qui travaillent seuls se retrouvent sous ce statut? Je ne le crois pas. Il faut s'inscrire dans la durée. (...) C'est un statut pour démarrer".

 

L'allégement des qualifications obligatoires

"L'objectif est de dire que les qualifications sont indispensable quand il s'agit de la sécurité des personnes. Mais quand c'est une qualification pour restreindre les possibilités,  on va les alléger dans ces domaines".

 

La protection des lanceurs d'alertes

Dans la loi Sapin-2, nous créons une protection de l'anonymat en particulier. Ils pourront aller voir une agence de protection de la corruption qui leur offrira une aide juridique prise en charge par la collectivité. Nous allons créer un statut des lanceurs d'alerte. Il pourra y avoir une aide financière.

 

Réserver les commandes publiques aux entreprises françaises

"Ça n'est pas possible dans l'espace européen sinon les autres feraient la même chose et Airbus ou Bouygues ne pourraient plus vendre à l'étranger. Le protectionnisme est dangereux pour nous car beaucoup d'emplois dépendent du fait qu'on vend à l'étranger. En revanche, on peut favoriser la commande publique des PME".

 

Ses propos sur une "forme de naïveté" sur le communautarisme après les attentats de Bruxelles.

"Je regrette ces propos parce qu'ils ont été déformés. Je n'ai pas parlé de la naïveté belge. J'ai décrit des situations de communautarisme qui existent chez les uns et les autres. (...) Dans le contexte d'aujourd'hui, la seule chose qui compte c'est la solidarité. Que mes propos aient été déformés ou perçus comme manque de solidarité me touche".

 

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