Pour la rentrée, Najat Vallaud-Belkacem fustige les "fantasmes" véhiculés par la droite

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 29 août 2016 - 18:09
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Najat Vallaud-Belkacem  lors de son discours sur la laïcité et la citoyenneté à l'école le 22 janvier 2015.
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©Philippe Wojazer/Reuters
"Certains veulent une école au rabais, moins de profs et moins de moyens" a dénoncé la ministre.
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Ce sera la dernière rentrée de Najat Vallaud-Belkacem dans le cadre de ce premier mandat de François Hollande. La ministre en a profité pour dénoncer les critiques de la droite sur les nouveaux contenus scolaires.

Avant la rentrée scolaire et la mise en oeuvre de la réforme du collège et des nouveaux programmes, la ministre de l'Education a pourfendu lundi "fantasmes" et "élucubrations" et ciblé la droite, à huit mois de la présidentielle.

La rentrée de jeudi, qui concernera 12,4 millions d'élèves et 860.000 enseignants, sera celle "de la réalité et non des fantasmes", "loin des élucubrations fantaisistes qui ont trop souvent pollué le débat public", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem lors de sa traditionnelle conférence de presse d'avant-rentrée.

"La réforme du collège n'est pas l'Apocalypse annoncée, la Terre ne va pas se fendre en deux jeudi prochain, et on continuera à enseigner le latin et le grec", a-t-elle lancé. De même, "l'orthographe n'a pas été reformée" et "l'allemand n'a pas disparu", a-t-elle ajouté, listant les vives polémiques liées à ses réformes.

Elle a prédit une rentrée "apaisée" malgré l'appel à la grève lancé par plusieurs syndicats dès le 8 septembre.

Très offensive, la ministre - qui a démenti vouloir se présenter à la primaire socialiste, comme certains ont pu récemment lui en prêter l'intention - s'en est pris vivement à la vision passéiste de l'école véhiculée, selon elle, par des candidats à la primaire de la droite.

"Certains veulent une école au rabais, moins de profs et moins de moyens", a-t-elle lancé en allusion notamment aux annonces de Nicolas Sarkozy. "Ce qui apparaît dans cette vision, c'est le reflet déformé dans le rétroviseur mal ajusté d'un monde d'hier, de l'injustice et de l'indécence, que certains voudraient réhabiliter", a-t-elle accusé.

En réponse à la lassitude de nombre d'enseignants face à la ronde des réformes, elle admet toutefois que "les changements ont été nombreux" mais juge qu'ils sont "nécessaires". Car le système scolaire français, "s'il assure la sélection des meilleurs, peine à assurer la promotion de tous".

C'est ce que pointent tous les trois ans les résultats de l'étude PISA, qui compare les systèmes éducatifs des pays de l'OCDE: les élèves français ont des scores honorables, mais le collège notamment accroît les inégalités scolaires et la France ne parvient pas à "rattraper" ses élèves les plus faibles.

Evoquant la prochaine étude Pisa attendue en décembre, elle a rappelé que les effets d'une réforme dans l'éducation prenaient des années à être perçus.

Le bilan de Najat Vallaud-Belkacem et de ses prédécesseurs depuis 2012, Vincent Peillon et Benoît Hamon, sera scruté d'autant plus ces prochains mois que l'éducation avait été désignée comme une priorité de François Hollande.

Reste à savoir si la réforme du collège aura le temps de s'installer, puisqu'à droite plusieurs candidats ont promis de l'abroger.

"C'est une marque supplémentaire, si on avait le moindre doute, du peu de sérieux avec lequel ils traitent l'éducation", a affirmé la ministre.

Parmi les principales nouveautés de cette rentrée figure la mise en oeuvre simultanée de nouveaux programmes, du CP à la 3ème. Ils remplacent ceux conçus en 2008, trop lourds selon les enseignants.

La réforme du collège introduit l'interdisciplinarité (l'enseignement de plusieurs disciplines au sein d'un même cours). Déjà pratiquée par certains enseignants, elle permet, selon une partie de la communauté éducative, de donner plus de sens aux apprentissages. Mais ses détracteurs y voient un affaiblissement des disciplines, piliers traditionnels du système scolaire français.

La réforme avance d'un an l'enseignement de la deuxième langue vivante, en 5ème, supprime une partie des classes bilangues (deux langues étrangères dès la 6ème) et les options latin et grec, suivies par moins de 20% des élèves de 5ème à la rentrée 2015.

Cette rentrée, l'initiation aux langues et cultures de l'Antiquité sera suivie par 70% des élèves de 5ème et 20% sont inscrits pour l'enseignement de complément des langues anciennes, selon le ministère.

Enfin, alors que la France a été frappée par une série d'attentats depuis un an et demi, le gouvernement a présenté la semaine dernière des mesures pour renforcer la sécurité des établissements scolaires, cités parmi les cibles du groupe djihadiste Etat islamique (EI).

 

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