Présidentielle 2017 : Hollande au plus bas, Juppé roi des sondages

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 avril 2016 - 17:35
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Alain Juppé et François Hollande.
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©Jean-Pierre Muller/AFP
A un an jour pour jour de la présidentielle, les sondages enterrent François Hollande et favorisent largement Alain Juppé.
©Jean-Pierre Muller/AFP
Popularité en berne, confiance en chute libre : à un an du premier tour de l'élection présidentielle, François Hollande est au plus bas dans les sondages, à l'opposé d'Alain Juppé, plébiscité en vue de la primaire à droite.

Avec 14% d'opinions positives dans le baromètre Ifop, le chef de l'Etat est le plus impopulaire de tous les présidents de la Ve République à 12 mois de l'élection. A la même époque, Nicolas Sarkozy conservait 28% de fidèles en 2011 et François Mitterrand (en 1987) comme Jacques Chirac (2001) affichaient 56% de bonnes opinions.

Une dégringolade pour le président, après une fin d'année 2015 au cours de laquelle il avait restauré sa stature présidentielle. Sa gestion de la sécurité après les attentats de novembre lui avait permis de regagner plus de 20 points de confiance, notamment auprès de ses électeurs de 2012, jusqu'à atteindre 50% d'opinions favorables début décembre (Ifop).

Le premier trimestre 2016 s'est révélé désastreux pour l'exécutif. Après l'interminable débat sur la déchéance de nationalité, qui l'a coupé d'une partie de la gauche, un remaniement mal perçu et la constestation sociale autour du projet de loi sur la réforme du droit du travail l'ont renvoyé dans les profondeurs des sondages.

Selon une dernière vague d'enquêtes, François Hollande serait éliminé dès le premier tour de la présidentielle, avec de 13% (TNS-Sofres) à 16% (Ifop) des voix, largement devancé par le candidat de droite, quel qu'il soit, et la présidente du Front national, Marine Le Pen.

Près de neuf Français sur dix (87%, Elabe) jugent son bilan négatif et 83% (Odoxa) pensent qu'il se contentera dans les 12 mois qui viennent de gérer les affaires courantes. "Forcément, ça a des répercussions en termes de potentiel électoral. Ca renforce les spéculations sur sa capacité à se présenter pour un second mandat", souligne Yves-Marie Cann, de l'institut Elabe.

Mais les sondeurs sont prudents et rappellent qu'à un an de l'échéance, la campagne est loin d'être lancée. D'autant qu'avant d'hypothétiques primaires, aucune autre personnalité ne s'impose à gauche pour suppléer à François Hollande si celui-ci n'était pas candidat en 2017.

Le chef de l'Etat a entraîné Manuel Valls dans sa chute (autour de 25% de Français satisfaits de son action). Et si Jean-Luc Mélenchon vient talonner le chef de l'Etat avec de 11% à 16% d'intentions de vote, il ne réalise pas une percée lui permettant d'envisager le second tour.

Quant à Emmanuel Macron, s'il a beaucoup fait parler de lui ces derniers jours, il ne ferait guère mieux que François Hollande au 1er tour (16%), selon la dernière enquête de l'Ifop. Les écologistes d'EELV ont pour leur part pratiquement disparu du paysage politique, avec 1% à 1,5% d'intentions de vote pour leur candidate potentielle, Cécile Duflot.

A droite, Alain Juppé semble prendre l'ascendant sur les autres candidats à la primaire LR de novembre. Avec de 51% (Ipsos) à 63% (Ifop) de bonnes opinions et des intentions de vote au dessus de 30% au 1er tour, le maire de Bordeaux creuse l'écart avec Nicolas Sarkozy (29% à 32% d'opinions favorables).

Mais là encore, le match est loin d'être plié et le favori des sondages un an avant le scrutin l'a rarement emporté douze mois plus tard. La campagne pour la primaire n'en est qu'à ses prémices et deux des principaux concurrents, François Fillon (53%, Ifop) et Bruno Le Maire (45%) sont en embuscade.

"S'il y avait une évidence Alain Juppé, il n'y aurait pas 12 candidats à la primaire à droite", observe le député socialiste Olivier Faure. Mais Benoist Apparu (LR), proche de Juppé, veut voir "plutôt une tendance qu'un épiphénomène" dans les bons sondages de l'ex-Premier ministre.

Incertitude à gauche comme à droite, donc. Seule Marine Le Pen semble disposer d'un socle électoral assez solide pour envisager sereinement d'accéder au second tour de la présidentielle, comme l'avait fait, à la surprise générale, son père Jean-Marie Le Pen le 21 avril 2002.

Toutes les enquêtes la donnent qualifiée, quels que soient ses adversaires de droite et de gauche, avec autour de 28% d'intentions de vote, et l'idée de voir une nouvelle fois le candidat du Front national au second tour se banalise.

Mais les sondages sont aussi quasiment unanimes à donner Marine Le Pen nettement battue au second tour. Seule exception, pour l'Ifop et Odoxa, où la patronne du FN l'emporterait en cas de duel avec François Hollande, avec 53% des voix contre 47%. Un scénario hypothétique au regard des intentions de vote actuelles au 1er tour.

 

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