Primaire à droite : entre Fillon et Juppé, l'heure est aux explications

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 24 novembre 2016 - 11:03
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Alain Juppé François Fillon
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©Martin BUREAU Thomas SAMSON / AFP
A droite, l’après-Sarkozy démarre sur les chapeaux de roue.
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A l'approche de l'ultime débat télévisé de la primaire à droite, Alain Juppé multiplie les attaques contre François Fillon, grand favori de la compétition. Ce jeudi soir, les deux candidats devront se démarquer l'un de l'autre en répondant aux questions: "Quel président serez-vous? Quelle société voulez-vous? Quelle vision de la France?".

L'heure est aux explications. François Fillon et Alain Juppé ont rendez-vous ce jeudi 24 au soir pour l’ultime débat télévisé de la primaire de la droite, moment de vérité de cet entre-deux tours électrique, avec un maire de Bordeaux à l'offensive pour tenter de rattraper son rival, largement favori. A partir de 20h55, les deux finalistes de cette compétition, inédite à droite et possible antichambre de l'Elysée pour le vainqueur, répondront pendant 1h40 environ aux questions de Gilles Bouleau (TF1), David Pujadas (France 2) et Alexandra Bensaid (France Inter) pour cet unique face à face avant le second tour dimanche.

A droite, l’après-Sarkozy démarre sur les chapeaux de roue. Débarrassé de l’ancien chef de l'Etat mais pris de vitesse par le bolide Fillon (44,1%) et lesté de 660.000 voix de retard, Alain Juppé (28,6%) a dû changer de braquet. François Fillon? Un "ultralibéral" dont le programme n’est "pas crédible". Un "béni oui-oui" adoubé par Vladimir Poutine et la Russie. Un "conservateur" auquel se rallient des membres de "l’extrême droite". "Traditionaliste" même, avec l'appui de l'organisation anti-mariage homosexuel Sens commun. Les soutiens de M. Juppé, qui ne veulent pas insulter l'avenir, ont une approche plus modérée. Principal avocat du maire de Bordeaux, Benoist Apparu "ne se reconnaî(t) pas dans la tension politique de la campagne de second tour". Hervé Mariton en appelle au "respect mutuel". "Juppé part en vrille", peste un autre.

Président par intérim du parti (Les Républicains), Laurent Wauquiez, qui a décidé lundi 21 de soutenir publiquement M. Fillon, juge même que la "ligne rouge" a été franchie. "Depuis lundi, certaines attaques, certaines caricatures, sont inacceptables", condamne cet ancien soutien de Nicolas Sarkozy. Des "caricatures" également dénoncées par 215 parlementaires de la droite et du centre -principalement fillonistes de longue date ou fraîchement convertis- qui, dans une tribune publiée jeudi dans Le Figaro, appellent à ne pas se "glisser dans les habits sémantiques de la gauche". "Aucun coup sous la ceinture", seulement quelques demandes de "clarifications", s'est défendu mercredi 23 sur TF1 le principal incriminé, Alain Juppé, exhortant son adversaire à ne pas "jouer les chochottes" et rappelant avoir lui aussi subi son lot d'attaques.

François Fillon se défend, lui, âprement. Dénonce une "attaque basse" sur ses positions sur l'IVG qu'il n'a "jamais remis en cause". L'ancien Premier ministre est passé en un éclair du statut de révélation de la campagne à celui d'incontestable favori. Son programme économique et social est ausculté, comme son discours en matière de diplomatie, notamment ses acquaintances avec la Russie. Il a fait un geste en direction des centristes en promettant "une marge de négociation" pour les investitures aux législatives de juin. Après l'énorme surprise du premier tour, les jeux semblent joués, si l'on en croit les sondages. M. Fillon l’emporterait dimanche avec 65% des voix contre 35% à Alain Juppé, selon Ifop-Fiducial.

Pendant ce quatrième débat télévisé -après trois premiers à sept candidats- debout derrière leur pupitre, face à un public de 60 personnes, Fillon et Juppé auront deux minutes de réponse pour chaque question, puis débattront directement. Trois grands thèmes ont été retenus: "Quel président serez-vous ? Quelle société voulez-vous ? Quelle vision de la France ?" Près de 4,3 millions de votants se sont rendus aux urnes dimanche dernier au premier tour de cette primaire, également marquée par l'élimination sans appel de Nicolas Sarkozy (20,7%).

L'ancien président, désormais retraité de la politique, a réuni mercredi une cinquantaine de parlementaires pour leur exprimer sa reconnaissance, leur recommandant d'"aider Fillon" auquel il s'est rallié dès dimanche. "Le déchaînement contre moi s'est retourné contre Fillon. C'est la règle médiatique", a estimé l'ancien président qui, selon des proches, devrait désormais se consacrer à d'autres projets, peut-être des conférences à l'international, voire la reprise de son projet de fonds d'investissement. Les autres éliminés du premier tour se sont partagés entre François Fillon -Bruno Le Maire (2,4%) et Jean-Frédéric Poisson (1,5%)- et Alain Juppé pour Nathalie Kosciusko-Morizet (2,6%) et Jean-François Copé (0,3%).

 

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