Simone Veil au Panthéon : pour la famille, ce n'est "pas à l'ordre du jour"
L'opinion est quasiment unanime sur la question… mais pas la famille. Après le décès vendredi 30 de l'ancienne ministre de la Santé et instigatrice de la loi autorisant l'Interruption volontaire de grossesse (IVG) Simone Veil, la proposition de faire rentrer l'icône du droit des femmes au Panthéon a émergé. Plusieurs pétitions ont d'ailleurs été lancées en ce sens.
Mais pour les deux petites-filles de Simone Veil, Déborah et Valentine, la question n'est "pas à l'ordre du jour". Invitées à l'antenne d'Europe 1, celles qui ont tenu à préciser qu'elles ont trouvé "extrêmement touchant" les demandes d'un tel hommage posthume ont précisé cependant qu'elle ne souhaite pas voir leur grand-mère rejoindre la nécropole laïque. La cause? Le fait que Simone Veil ne serait alors plus inhumée aux côtés de son époux Antoine Veil, mort en 2013. "Je pense simplement à titre personnel que mes grands-parents n'auraient pas été très heureux d’être séparés après 65 ans de vie commune" a déclaré Déborah au micro de la radio.
Et si c'est le président de la République qui est à l'origine des procédures pouvant amener les illustres Françaises et Français s'étant distingués dans la défense et la promotion des valeurs de la République à rejoindre la nécropole de la montagne Sainte-Geneviève, l'accord de la famille est indispensable. Si les descendantes de celle qui a été deux fois ministre (et même numéro deux du gouvernement Balladur entre 1993 et 1995) ne changent pas d'avis, Simone Veil pourrait ne jamais rentrer "physiquement" au Panthéon.
Faute d'avoir la dépouille de la féministe, Simone Veil pourrait rejoindre symboliquement le mausolée via une plaque commémorative. Ce fût par exemple le cas de l'homme de lettres Aimé Césaire panthéonisé de la sorte en 2011. Décédé en 2008, l'écrivain reste en effet inhumé sur son île natale de la Martinique.
Un hommage national accompagneront les obsèques officielles de Simone Veil, mercredi 5 aux Invalides à Paris.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.