La faim dans le monde s’est largement aggravée en 2020 selon un rapport d’Oxfam

Dans un rapport publié le 8 juillet, l’ONG Oxfam alerte sur l’inquiétante progression de la faim dans le monde l’an dernier. 500 000 personnes se trouvent « dans des conditions proches de la famine », soit six fois plus qu’en 2019.

155 millions de personnes en situation de crise alimentaire

« Sans action immédiate », d’ici la fin de l’année, onze personnes mourront de faim dans le monde toutes les minutes. C’est le terrible avertissement que formule Oxfam dans un rapport publié le 8 juillet. Selon l’ONG, « les conflits, le Covid-19 et le changement climatique » sont responsables de la progression de la faim dans le monde au cours de l’année écoulée. Une cadence « supérieure aux taux de mortalité actuel dû à la pandémie, qui est de sept personnes par minute ».  

Ce sont aujourd’hui 500 000 personnes qui vivent « dans des conditions proches de la famine », soit six fois plus qu’en 2019. Au total, 155 millions de personnes sont en situation de crise alimentaire, c’est-à-dire exposées à des difficultés d’accès à la nourriture. Soit « l’équivalent de la population de la France, l’Allemagne et la Belgique réunies ».

Les conflits, responsables de la faim dans le monde

Si les conflits restent « la principale cause de la faim depuis la pandémie », cela signifie que tous les pays ne sont pas également touchés par l’augmentation de la faim dans le monde. L’Afghanistan, le Yémen, la région sahélienne d’Afrique de l’Ouest, le Soudan du Sud et le Venezuela ont ainsi vu leur situation s’aggraver l’an dernier. Sur les 155 millions de personnes en situation de crise alimentaire, deux sur trois vivent dans un pays en guerre ou en conflit.

Un appel aux gouvernements

Les crises économiques, « exacerbées par la pandémie de coronavirus, et l’aggravation de la crise climatique », sont aussi responsables de la plongée de « dizaines de millions de personnes supplémentaires dans la faim ». « Le chômage de masse et la production alimentaire gravement perturbée ont entraîné une hausse de 40 % des prix alimentaires mondiaux, la plus forte hausse depuis plus de dix ans », souligne Oxfam, qui appelle désormais les gouvernements à « financer intégralement l’appel humanitaire des Nations unies et soutenir un fonds mondial dédié à la protection sociale ». L’ONG souhaite aussi qu’ils s’engagent à « garantir un accès humanitaire dans les zones de conflit et ne plus utiliser la faim comme arme de guerre ».