La Haye : ouverture du procès de Laurent Gbagbo

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 28 janvier 2016 - 17:08
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Laurent Gbagbo Procès 28.01.2016
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Laurent Gbagbo, 70 ans et à la santé fragile selon ses avocats, a été livré à la CPI en 2011.
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A La Haye s'ouvre ce jeudi le procès de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI). L'ex-président ivoirien est jugé pour les violences post-électorales ayant suivi son refus de céder le pouvoir à Alassane Ouattara après les élections présidentielles de novembre 2010. Accusé de meurtre, d'actes inhumains, de viols et de persécutions, il a plaidé non coupable.

"Libérez Gbagbo!", "Procès de la honte!", "Gbagbo président!". Ce jeudi 28 janvier, alors que s'ouvre le procès de Laurent Gbagbo devant la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye, des centaines de l'ex-président ivoirien étaient réunis pour le soutenir. L'homme est jugé pour les violences post-électorales ayant suivi son refus de céder le pouvoir à son adversaire Alassane Ouattara après les élections présidentielles de novembre 2010. Est jugé également Charles Blé Goudé, ancien chef de milice. Ce dernier aurait été à la tête d'hommes ayant tué et violé des centaines de personnes dans le but de maintenir Laurent Gbagbo au pouvoir. Les charges des deux accusés font donc état de meurtres (3.000 Ivoiriens ont trouvé la mort en cinq mois), actes inhumains, viols et persécutions. "Je plaide non coupable", ont-ils déclaré tous les deux.

L'accusation devrait avoir la parole la plus grande partie de ce jeudi. S'en suivront les représentants des 726 victimes admises aux procédures. La défense devrait pouvoir s'exprimer vendredi 29.  On ignore encore si l'ancien chef d'Etat ivoirien s'exprimera, son avocat souhaitant garder la surprise. Mais d'ores et déjà, le président de la Cour a tenu à faire la mise en garde suivante: "le procès n’est pas une manifestation politique, la Chambre ne permettra pas une instrumentalisation politique de ce procès". " Cette affaire ne s'agit pas de déterminé qui a gagné les élections de 2010, ni qui aurait dû les remporter. Il s'agit d'établir la responsabilité pénale individuelle des deux accusés pour ce qui est des crimes commis dans le cadre des violences post-électorales de 2010 qui relèvent de la compétence de cette cour". 

Reporté à plusieurs reprises, ce procès, qui devrait durer entre trois et quatre ans, est attendu autant par le camp Ouattara que par celui Gbagbo, tous deux souhaitant faire éclater la "vérité".  Les partisans de Gbagbo dénoncent notamment un complot de la France, dont l'intervention militaire a été décisive dans la chute. "La CPI, c’est pas la Cour pénale internationale. Non ! C’est le complot pénal international!", clame un homme, cité par Libération, à Abidjan. "S’il y avait la justice, Gbagbo aurait déjà été libéré. Mais ce n’est que de la politique, alors… Ce procès, c’est celui des néocolonialistes", poursuit-il, tandis qu'un autre prévient: "vous pouvez tuer Gbagbo mais pas son esprit. Gbagbo, c’est aussi moi, c’est aussi lui, c’est nous tous !"

Laurent Gbagbo, 70 ans et à la santé fragile selon ses avocats, a été livré à la CPI en 2011. Charles Blé Goudé a quant à lui été transféré à la Haye en 2014. Son épouse Simone a été condamnée à 20 ans de prison en Côte d'Ivoire en mars 2015 pour son rôle dans la crise, en compagnie de 78 autres personnes.

Du côté du camp Ouattara, aucun membre n'a encore été inquiété par la CPI. Mais le bureau du procureur a promis d'intensifier son travail d'enquête alors que les avocats d'un millier de victimes présumées s'inquiètent de "l'impunité" dont jouissent les partisans de l'actuel président ivoirien. " Village après village, dans l’ouest lointain, des membres des forces républicaines loyales à Ouattara ont tué des civils de groupes ethniques associées à Gbagbo", dénonce notamment l’ONG Human Rights Watch dans un communiqué. 

 

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