Législatives au Royaume-Uni : majorité absolue pour le Premier ministre David Cameron, raz-de-marée nationaliste en Ecosse (résultats définitifs)

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Jean-Michel Comte
Publié le 08 mai 2015 - 20:39
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©Stefan Wermuth/Reuters
David Cameron, vendredi après-midi devant le 10 Downing Street, la résidence du Premier ministre.
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Le Premier ministre conservateur David Cameron n'a fait qu'une bouchée du dirigeant du Parti travailliste Ed Miliband aux législatives britanniques de jeudi. Il obtient la majorité absolue et reste à son poste pour un nouveau mandat.

Il n'y a pas qu'en France que les instituts de sondage se trompent, régulièrement, sur les élections. Pour les législatives britanniques de jeudi 7 mai, on s'attendait à une lutte serrée entre David Cameron, le Premier ministre conservateur, et son principal adversaire Ed Miliband, leader du Parti travailliste. Il n'en a rien été.

David Cameron n'a fait qu'une bouchée d'Ed Miliband. Selon les résultats définitifs publiés vendredi, le Parti conservateur obtient la majorité absolue à la nouvelle Chambre des communes:  331 députés (soit 24 de plus qu'aux dernières élections en 2010), avec 39,9% des voix.

Le Parti travailliste n'aura que 232 députés bien qu'ayant recueilli 30,4% des suffrages, selon le système électoral britannique qui amplifie les victoires et les défaites. C'est son plus bas niveau depuis 1987. Tirant les leçons de la défaite, Ed Miliband a démissionné de son poste de leader du parti, qu'il occupait depuis 2010.

Même décision de démissionner de la part de Nick Clegg, le vice-Premier ministre, dont le parti libéral-démocrate était partenaire du Parti conservateur au gouvernement. Le parti n'obtient que 8 députés (7,9% des voix), contre 57 il y a cinq ans, et n'est plus désormais d'aucune utilité à David Cameron pour gouverner.

L'une des raisons de la défaite cuisante des travaillistes, et l'autre enseignement majeur de ces législatives outre la victoire de David Cameron, est l'important score des nationalistes en Ecosse, pays traditionnellement favorable aux travaillistes. Les indépendantistes du Scottish National Party (SNP) ont remporté 56 des 59 sièges en jeu (4,7% des voix au niveau national), se vengeant ainsi de leur échec au référendum du 18 septembre dernier sur l'indépendance.

Enfin, le parti anti-européen UKIP n'obtient comme prévu qu'un seul siège, malgré ses 12,6% de voix, en raison du mode de scrutin défavorable aux petits partis. Son leader, Nigel Farage, qui n'a pas réussi à être élu, a lui aussi annoncé sa démission, une tradition toute britannique après les défaites électorales.

La question européenne restera cependant au cœur de la politique britannique puisque David Cameron devrait, comme il l'a promis en cas de victoire, organiser dans les deux ans un référendum sur le maintien ou le retrait de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.

Il a regagné dès vendredi matin ses bureaux de Premier ministre au 10, Downing Street, tout sourire en compagnie de sa femme Samantha. Il a posté sur son compte Twitter une photo où on le voit embrasser son épouse, avec ce message: "Voici un avenir plus radieux pour tout le monde".

Le Premier ministre a ensuite été reçu par la reine Elisabeth à la mi-journée et a assisté à une cérémonie commémorative de la victoire des Alliés le 8 mai 1945, aux côtés d'Ed Miliband et Nick Clegg. Puis il a commencé à former, sans peine, un nouveau gouvernement avec comme première mission, a-t-il dit dans l'après-midi, de "réunifier le pays", allusion notamment au raz-de-marée nationaliste en Ecosse.

 

 

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