COP21 : certains écologistes, assignés à résidence, en ligne de mire
Depuis la mise en place de l'état d'urgence au lendemain des attentats de Paris, les djihadistes ne sont pas les seuls à être visés par les opérations de police. Alors que la conférence sur le climat (COP21) s'apprête à ouvrir ses portes, 24 militants écologistes ont été assignés à résidence dans toute la France en raison de leur activisme au sein des milieux d'extrême gauche et écologistes. Parmi elles: un membre de l'équipe juridique de la Coalition Climat21 qui rassemble 130 associations, organisations non-gouvernementales et syndicats.
Ces personnes, qui ont pour certaines été perquisitionnées à leur domicile, ont interdiction de quitter leur ville, à moins d'obtenir une autorisation préfectorale. A l'heure où les rassemblements sont réprimandés par les forces de l'ordre, elles doivent pointer trois fois par jour au commissariat et ont l'obligation de rester à leur domicile de 20 heures à 6 heures, jusqu'au 12 décembre, soit au lendemain de fermeture de la conférence sur le climat.
"Nous avons assigné 24 personnes parce qu'elles avaient témoigné d'actes violents par le passé à l'occasion de manifestations et qu'elles avaient exprimé le souhait de ne pas respecter les principes de l'état d'urgence", s'est ainsi justifié le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve avant d'ajouter: "j'assume totalement cette fermeté. Ne pas assumer cela devant les Français, c'est être, dans un contexte de menace très élevée, dans une prise de risque que les Français ne toléreraient pas". Les personnes concernées, "déjà condamnées, pour un certain nombre d'entre elles, pour avoir participé à des manifestations violentes", seraient, selon le ministre, "des activistes" de la mouvance écologiste.
Ces mesures administratives, jugées abusives pour certains, ne sont toutefois pas au goût d'Emmanuelle Cosse, la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts. "Il n’est pas acceptable que des militants de l’écologie soient pris pour cible à quelques jours de la COP21. Nous avons exigé que dans le cadre du contrôle parlementaire soit examiné l’ensemble des raisons qui ont conduit à ces assignations et perquisitions", a-t-elle notamment expliqué. De son côté, José Bové, a lui aussi réagi estimant que "l'état d'urgence sert à criminaliser le mouvement social".
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