Début du procès pour viols d'un adepte des sites de rencontres

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Par AFP
Publié le 09 mai 2017 - 13:57
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Une allégorie de la Justice.
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©Damien Meyer/AFP
Les viols dont l'accusé est suspecté remontent à 2013.
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Accusé d'avoir violé en 2013 une dizaine de femmes contactées sur des sites de rencontres, Willy Désir, 34 ans, s'est défendu mardi d'être un homme "violent", au premier jour de son procès devant la cour d'assises des Yvelines à Versailles.

"A aucun moment je n'ai usé de violence", a lâché l'accusé, bouc et crâne rasé, chemise noire sur t-shirt blanc.

"On ne parle pas des faits" reprochés, l'a recadré le président, alors que la cour examinait sa personnalité et sa relation aux femmes.

Être violent avec une femme, "ça ne m'est arrivé qu'une fois en 2009" avec une ex-compagne, a complété Willy Désir. Selon son avocat, l'accusé, un temps militaire en Martinique, vendeur juste avant son placement en détention provisoire en 2013, nie les accusations de viols.

La cour s'est penchée sur sa "quasi-obsession du sexe, pas forcément banale", selon les mots du président. Des relations multiples et sans lendemain, sans préservatif, qu'il enchaînait la plupart du temps par le biais du site de rencontres "Adopte un mec".

"Comment vous considérez la femme?", a interrogé le président, évoquant ses quatre enfants issus de quatre unions différentes, d'autres compagnes qui ont avorté. "Sans faire de jeu de mot, c'est votre désir que vous faites passer avant tout? Des relations sexuelles à haute dose sans protection?"

"Sur le site, c'était pas du sérieux", a répondu l'accusé, laconique.

Au total, onze victimes présumées ont été recensées. Seules quatre se sont constituées partie civile - trois d'entre elles assistent à l'audience, assises face à lui.

L'accusé avait été interpellé une première fois en juillet 2013 après la plainte d'une jeune femme, qui disait avoir été violée chez lui aux Mureaux (Yvelines) dans la foulée d'une rencontre sur "Adopte un mec". L'homme avait été placé sous contrôle judiciaire mais, trois mois plus tard, une autre jeune femme rencontrée sur le même site portait plainte pour viol.

Willy Désir, déjà condamné pour divers délits, avait été écroué. En examinant son compte "Adopte un mec" et d'autres sites qu'il fréquentait, notamment "twoo.com", les enquêteurs avaient identifié d'autres jeunes femmes qui relataient des faits comparables.

A la barre, deux enquêtrices ont décrit des victimes naïves, fragiles psychologiquement, charmées par ce "beau parleur".

L'une de ces femmes a relaté mardi soir avoir été violée dans la voiture de l'accusé, une nuit, en pleine forêt: "Il a commencé à s'agripper à moi en disant +Doudou, j'ai un problème+. (...) J'étais pas d'accord. J'étais pas venue pour ça".

Pourquoi ne pas s'être échappée lorsqu'il s'est endormi, a demandé le président. "J'avais pas envie de finir à la morgue ou à l'hôpital. J'ai préféré rentrer et oublier".

Plusieurs autres jeunes femmes n'ont pas souhaité venir témoigner devant la cour.

"Adopte un Mec" publie des "règles de prudence" à destination de ses utilisateurs, qui peuvent signaler tout profil "suspect" ou "inapproprié". Le site de rencontres a été "complètement coopératif", a souligné un enquêteur à la barre.

Le procès se poursuit mercredi avec, notamment, les témoignages des parties civiles. Le verdict est prévu vendredi.

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