Dix ans de prison pour l'ex-"braqueur des stars"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 septembre 2016 - 13:50
Redda Boughanem avait préparé ses actes en prison et s'était évadé à la veille de leur mise en oeuvre.
La cour d'assises de Paris a condamné dans la nuit de mardi à mercredi Redda Boughanem, "cerveau" d'une affaire d'extorsion et séquestration en bande organisée, à dix ans de réclusion criminelle.

L'ex-"braqueur des stars" n'a pas cillé. Les six acolytes qui comparaissaient aux côtés de Redda Boughanem, ont eux été condamnés à des peines allant de 10 mois d'emprisonnement avec sursis, à sept ans de prison dans la nuit de mardi à ce mercredi 7.

A l'issue de huit jours de procès, l'avocate générale Sylvie Kachaner avait désigné mardi l'ex-"braqueur des stars" comme l'homme qui "tire les ficelles, qui a le pouvoir", et requis dix ans de prison à son encontre. Un pouvoir, avait-t-elle dit, qui lui a permis de préparer cette affaire remontant à 2012 alors qu'il était incarcéré, avant de s'évader la veille des faits à l'occasion d'un tournoi d'échecs.

Les faits remontent au 10 octobre 2012. Boughanem appâte des "clients" dans une chambre de l'hôtel 4 étoiles Concorde Montparnasse à Paris, en leur faisant miroiter une cargaison de smartphones dernier cri à prix cassés. Les victimes sont ligotées et braquées.

Boughanem a révélé lors de son procès qu'il connaissait ses victimes, des "voyous" eux aussi, à qui il avait confié son argent, mais qui l'avaient "berné". Il affirme que ces hommes ne savent pas qu'il est au courant que son argent a disparu, et qu'il a monté ce coup pour récupérer son bien, 300.000 euros selon lui.

"Une forme de vengeance, il ne s'en cache pas", selon l'avocate générale, et une arnaque entre arnaqueurs qui n'aurait sans doute jamais été révélée au grand jour sans la présence d'un invité surprise le jour des faits.

Charly Amsellem, un commerçant israélien à l'affût de bonnes affaires, a en effet eu vent de la vente de smartphones par un contact, et se montre intéressé. Dans la chambre de l'hôtel Concorde Montparnasse, il sera menacé d'un couteau de cuisine et d'un pistolet, ligoté, et forcé de revêtir un gilet explosif qui se révélera factice. C'est son récit à la police, confirmé en partie par la vidéosurveillance de l'hôtel, qui a permis de découvrir l'arnaque.

Dans son réquisitoire, l'avocate générale avait noté la rareté, dans un procès en assises, de l'absence de partie civile, et plus largement de victimes, une "anomalie" (Amsellem, qui a porté plainte a refusé de se porter partie civile, "par peur"). Mais les propos de Boughanem selon qui les victimes n'en étaient pas vraiment n'en restent pas moins "indécents", selon elle.

Lors de sa plaidoirie mardi soir, son avocate, Marie Grimaud, a elle mis en avant la tâche "complexe" d'"expliquer" Boughanem, compte tenu "du parcours qu'il a, de la forme de renommée qu'il a, de la peur qu'on peut ressentir en le regardant".

A 46 ans, Boughanem a 30 ans de prison derrière lui. Dans les années 90, la presse l'avait qualifié de "braqueur des stars" quand il se faisait passer pour un émir du Golfe pour extorquer de l'argent à des comédiens ou au producteur du boy's band 2B3.

"C'est un voyou, et de temps en temps ça l'est un peu moins", a assuré son avocate. "Vous en connaissez beaucoup des voyous qui libèrent leur victime avec 100 euros en poche?", s'est-elle-exclamée.

Le jour des faits, Amsellem avait été emmené en voiture pour aller chercher l'argent qu'il n'avait pas sur lui. Mais il est finalement relâché: "on va te faire une fleur", lui avait dit Boughanem en lui donnant la carte de l'hôtel pour qu'il aille libérer les autres victimes.

 

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