François Molins : "il n'y a absolument aucune raison d'être optimiste" sur la menace terroriste

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 08 janvier 2016 - 10:00
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François Molins, procureur de la République de Paris.
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©Miguel Medina/AFP
François Molins sur France Inter: "cette attaque illustre le caractère protéiforme de la menace terroriste aujourd'hui en France".
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François Molins était l'invité de France inter ce vendredi matin. Le procureur de la République de Paris est revenu sur une année 2015 marquée par les attentats de janvier et de novembre et a également donné des précisions sur les circonstances de l'attaque survenue jeudi 7 contre un commissariat parisien.

Souvenirs d'une terrible année 2015

"Je n'oublierai pas le choc des images, des corps et des regards qui contenaient une grande terreur et une grande souffrance. Quelque chose qui était tellement monstrueux qu'il en devenait presque irréel".

"Dans ces moments-là on a toujours une pensée pour les victimes. Tout cela comporte une charge émotionnelle très forte. Mais on parle toujours de moi mais le parquet de Paris c'est d'abord une équipe qui travaille ensemble, c'est un équipe composée de gens très compétents qui font un travail extraordinaire. Je ne suis que la partie immergée de l'iceberg".

"Le soir du 13 novembre j'ai eu l'impression que ce que l'on redoutait tant était arrivé et qu'il allait falloir s'organiser vite car il faut trouver tout de suite les bonnes réponses. Tout temps perdu au début nuira à la qualité du travail qui va s'en suivre".

 

Risque de sur-attentats compte tenu de la présence des autorités et notamment François Hollande sur les lieux des attentats

"Je ne voulais pas soulever une polémique politique et mes propos n'étaient pas dictés ni conditionnés par la présence d'un tel ou de tel autre mais simplement par la constatation de la confusion qui régnait après un tel évènement".

"On ne prenait pas en compte le risque de sur-attentat pas seulement pour les personnalités politiques mais aussi pour le personnel soignant, les forces de l'ordre et les magistrats car cela fait partie des habitudes de guerre. Car c'est une guerre asymétrique de l'organisation terroriste Daech".  

 

Attaque déjoué à Paris devant un commissariat du 18e

"L'enquête déterminera s'il s'agit d'un geste solitaire. Les policiers en faction lui ont fait plusieurs injonctions de s'arrêter alois qu'il venait rapidement vers eux quand soudain il sort de son blouson un hachoir, ce qui peut provoquer des blessures très grave. Les deux policiers sont obligés de tirer pour le stopper".

"C'est une affaire qui présente a priori toute les apparences de la légitime défense. On se trouve face à un danger grave et imminent pour les personnels du commissariat. On est aussi face à un individu isolé. L'enquête va déterminer d'abord qui c'est, car je ne suis pas certains que l'identité qu'il avait présentée précédemment dans le Midi de la France. Par ailleurs il n'est pas connu sous cette identité par les services de renseignements. Cette identité est contredite par un papier manuscrit qui est à la base de la saisine du parquet antiterroriste de Paris, sur lequel il y a la profession de foi musulmane, un drapeau de Daech et des informations personnelles où il se dit tunisien et pas marocain comme il l'avait déclaré dans le midi. Il prête allégeance à al-Baghdadi (chef autoproclamé de Daech, NDLR)".

"Cette attaque illustre le caractère protéiforme de la menace terroriste aujourd'hui en France. Cela montre toute la difficulté de combattre cette menace. On peut aussi bien se retrouver face à des actes très bien organisés avec une logistique importante comme le 13 novembre et à côté de ça, des actes d'individus isolés qui vont agir soit sur fond de déséquilibre psychique soit pour appliquer des mots d'ordre de meurtres permanents lancés par les organisations terroristes".

"Il n'y a absolument aucune raison d'être optimistes. Le risque zéro n'existe pas et n'existera jamais, c'est peut-être dur à entendre.  On est sur un phénomène qui s'inscrit dans la durée". 

 

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