Il s'apprête à faire le tour d'Europe à vélo pour sensibiliser à la cause des cyclistes
Michel Debien est un passionné de cyclisme et s'est lancé le pari fou de faire le tour d'Europe à vélo à partir du 21 juin. Au programme: un parcours de 38 pays en 100 jours et 14.247 kilomètres sur la selle. Le tout avec une côte cassée. A travers ce périple, qu'il réalise en partenariat avec Terres de France, ce fabricant de roues de 58 ans souhaite notamment défendre la cause des cyclistes, trop souvent mis sur le bas-côté. Vulnérables sur la route, ils paient un lourd tribu.
Contacté par FranceSoir, il a expliqué les raisons de son implication. "Faire du vélo est devenu très dangereux. Pour moi, il est important de faire voter une loi par les députés de l'Assemblée nationale pour obliger les automobilistes à doubler les cyclistes sur l'autre voie, comme un tracteur. Pour un tas de ferraille on le fait. Alors il me semble que pour un être humain, on devrait aussi pouvoir le faire", a-t-il affirmé. A son retour, il compte donc leur soumettre ce projet de loi avec l'espoir de pouvoir changer les choses.
Une mission d'autant plus importante à ses yeux qu'il s'était fait percuter par un véhicule il y a quelques années. Un grave accident qui lui avait valu 15 jours de coma et de multiples fractures et suite auquel sa vie avait été chamboulée. "J'ai mis beaucoup de temps à m'en remettre et j'ai tout perdu: plus d'entreprise, plus d'activité, plus d'argent, la séparation, le RSA. C'était la descente aux enfers. Nous pouvons tous passer d'une situation plutôt enviable à une situation détestable", a-t-il rappelé.
Toutefois, cette période difficile n'a pas perduré: il s'est remis en selle, recréant une activité en France. Mais cette phase de son existence est restée gravé et les séquelles sont toujours bien présentes. "Lorsque j'entends une voiture arriver au loin, je me fige, je suis terrorisé. Je me demande si elle va me toucher", a-t-il confié.
En parallèle, cet habitant de Bassanne (Gironde) a également un autre projet en tête: celui de présenter ses vélos et ses roues à des professionnels du secteur. Pendant ces 100 jours, il a donc prévu d'aller à la rencontre de cyclistes, d'organisations et de centaines de magasins de vélos, croisés sur la route, pour promouvoir ses produits qu'il qualifie de "fiables" et "performants". Mais pour mener à bien son excursion, ce quinquagénaire a besoin de financement. Et pour le moment, la cagnotte lancée sur la plateforme SoKengo ne semble pas décoller: "Je vais partir avec très peu d'argent. Je n'ai même pas de quoi me payer les sept transports en bateau. Je pense être hébergé de temps en temps chez des WarmShowers (une sorte de "couchsufring", NDLR), la communauté dont je fais partie. Mais je dormirai sans doute plusieurs fois dans des abris-bus. Et je risque bien souvent d'avoir le ventre creux".
Il souhaite également présenter, à travers ce périple, un équipement de sécurité pour les cyclistes qu'il a lui-même développé. "J'ai imaginé un petit radar latéral qui émet un bip dès que la distance est inférieure au mètre cinquante de sécurité. Ensuite c'est simple, il suffit de visualiser le film de la GoPro, installée sur le guidon, et de porter plainte à la gendarmerie. Et comme le stipule l'article R414-4 du code de la route, le contrevenant risque trois points en moins sur le permis". Pour lui, il n'y a nul doute: la prise de conscience par les automobilistes se fera dès lors "que l'on s'attaquera à leurs points et à leur portefeuille".
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