Paris : agressée sexuellement par un client, la femme de chambre avait été licenciée par le palace

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 septembre 2016 - 17:33
Image
Une allégorie de la Justice.
Crédits
©Damien Meyer/AFP
Le palace a annoncé son intention de faire appel.
©Damien Meyer/AFP
Un palace parisien vient d'être condamné par les Prud'hommes de Paris pour avoir licencié une femme de chambre qui avait été quelques temps auparavant agressée sexuellement par un client de l'hôtel.

L'hôtel Park Hyatt Paris-Vendôme a été récemment condamné aux Prud'hommes pour n'avoir notamment pas rempli ses obligations en matière de prévention du harcèlement sexuel, après l'agression d'une femme de chambre par un client qatari en 2010, selon un jugement consulté jeudi 29 par l'AFP, révélé par Challenges.

Dans sa décision du 3 août, notifiée il y a quelques jours, le Conseil des Prud'hommes de Paris condamne le palace et son prestataire, la Société française de services, à verser solidairement 20.000 euros de dommages et intérêts à l'ex-salariée pour le préjudice subi du fait de l'agression sexuelle et le "non-respect de l'obligation de prévention du harcèlement sexuel". Le licenciement de la jeune femme est également jugé "sans cause réelle et sérieuse" et "constitutif d'une discrimination". Pour ces faits, le seul employeur légal est condamné.

L'hôtel de luxe est en outre épinglé pour "faute", pour n'avoir "pas cru devoir prévenir la police le soir même de l'agression, ce qui a facilité la fuite de l'agresseur". Au total, le montant des indemnités et dommages et intérêts dus à l'ex-salariée dépasse 57.000 euros.

"Nous avons réussi à faire condamner le donneur d'ordre, reconnu employeur de fait, c'est une première en matière de harcèlement sexuel", s'est réjouie auprès de l'AFP maître Maude Beckers, l'avocate de l'ex-salariée.

Le palace a annoncé son intention de faire appel. "Le Park Hyatt est en total désaccord avec le jugement rendu par le Conseil de Prud’hommes de Paris, qui repose sur de multiples contre-vérités et qui montre que le tribunal s’est fait instrumentaliser", a réagi auprès de l'AFP Michel Jauslin, vice-président régional des opérations pour la France chez Hyatt et à l'époque directeur général de l'établissement Paris-Vendôme.

La femme de chambre, de nationalité guinéenne, avait rapporté avoir été victime d'attouchements sexuels le 27 juillet 2010 dans la chambre d'un membre de la délégation du prince al-Thani de l'émirat du Qatar. Elle avait été retirée du planning de l'hôtel Park Hyatt en septembre 2010, puis licenciée en janvier 2011 pour "refus de mutation" après plusieurs arrêts de travail pour "état de stress post-traumatique" et une tentative de suicide.

 

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.