Sécurité au Stade de France : des "dysfonctionnements" à corriger avant l'Euro

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 23 mai 2016 - 21:37
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©Charles Platiau/Reuters
Les "dysfonctionnements constatés" pour la finale de Coupe de France OM-PSG seront corrigés "sans tarder", a promis lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
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Des foules agglutinées aux portes, des fumigènes introduits malgré les fouilles et une sortie de match dans un bain de lacrymo: la faillite de la sécurité au Stade de France samedi soir met le gouvernement sous pression à trois semaines de l'Euro-2016, soumis au risque terroriste.

Les "dysfonctionnements constatés" pour la finale de Coupe de France OM-PSG seront corrigés "sans tarder", a promis lundi le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, à l'issue d'une réunion convoquée en urgence avec les représentants de la Fédération française de football (FFF) et d'Euro-2016 SAS, l'organisateur de la compétition (10 juin-10 juillet).

La FFF a de son côté ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre des deux clubs, condamnant "les comportements inacceptables de certains prétendus supporters marseillais et parisiens, à l'intérieur comme à l'extérieur du Stade de France".

Près de 80.000 spectateurs et deux équipes rivales aux supporteurs parfois violents: la finale de samedi était l'affiche idéale pour tester l'efficacité du dispositif de sécurité exceptionnel déployé autour du Stade de France, où se tiendront sept matchs de l'Euro-2016 sept mois après les attentats de novembre qui avaient notamment visé les abords de l'enceinte sportive.

Las, les fumigènes et les débuts d'incendies dans les tribunes, où l'on retrouvait aussi casques de motos, bouteilles en verre et tuyaux en PVC, ont révélé que le dispositif - enceinte avec quatre points d'entrée contrôlés par les forces de l'ordre et deux filtrages supplémentaires avec palpations par des sociétés privées - n'était pas au point.

Sans parler des violences qui ont émaillé la soirée, donnant lieu à une trentaine d'interpellations et à un "usage démesuré des gaz lacrymogènes" à la sortie des spectateurs, selon un responsable de la sécurité qui a requis l'anonymat.

Après avoir passé sous silence dimanche les incidents, la préfecture de Seine-Saint-Denis a reconnu lundi des "dysfonctionnements".

"Sous tension", le système "a cédé sur un certain nombre de points auxquels on va remédier", a déclaré le préfet Philippe Galli sur Europe 1. "Nous avons dû faire face à un attroupement massif à une des portes d'entrée", à la sortie du RER B, qui a débordé les forces de l'ordre.

Autres points faibles: les fouilles par les stadiers qui n'ont pas "été faites systématiquement et pas de la même façon à tous les endroits", le passage d'objets entre supporteurs par-dessus le mur d'enceinte et un défaut de signalétique qui a désorienté les spectateurs.

Bernard Cazeneuve s'est engagé à "garantir la fluidité de l'entrée des supporteurs dans les enceintes sportives", "fiabiliser les contrôles de sécurité par les sociétés de sécurité privées" et "sécuriser les sorties de match". Pour autant, il a estimé que le match de samedi n'avait pas "valeur de test" car le dispositif prévu pour l'Euro sera plus conséquent.

Surtout, il reviendra à l'UEFA, responsable de la sécurité dans l'enceinte pendant la compétition, de proposer un dispositif "adapté", souligne-t-on dans l'entourage du ministre.

Au cœur des critiques, les attroupements créés par l'attente aux quatre entrées, en lieu et place des 24 portes habituelles du stade. Cette exigence de l'UEFA était testée pour la première fois.

"En mettant des goulots d'étranglement, on va avoir des milliers de personnes agglutinées, et si vous avez une bombe humaine sur ces quatre portes d'entrée, vous vous rendez compte de la panique?" s'est inquiété Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, sur Europe 1.

"Les trous dans la sécurité ont été innombrables, les spécialistes sont ébahis de la façon dont ça s'est passé", a renchéri lundi Nicolas Sarkozy. "Est-ce que nos forces de l'ordre n'auront pas autre chose à faire que de garder des fan-zones?" s'est interrogé le président du parti Les Républicains, alors que sept millions de visiteurs sont attendus dans ces enceintes installées dans les dix villes hôtes de l'Euro pour suivre les retransmissions.

"Sauf menace particulière", elles "sont maintenues", a affirmé dimanche le Premier ministre Manuel Valls. "Nous avons besoin de vivre, sinon c'est la peur, et la peur c'est le repli sur soi, c'est une victoire des terroristes."

 

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