Terrorisme : les trois femmes soupçonnées d'avoir voulu commettre des attentats mises en examen et écrouées

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 septembre 2016 - 09:45
Image
Une interpellation dans l'Essonne après une opération antiterroriste.
Crédits
©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Pour les enquêteurs, le commando voulait repasser à l'action après l'échec à Notre-Dame.
©Geoffroy Van Der Hasselt/AFP
Les trois femmes soupçonnées d'avoir voulu commettre un attentat ont été écroué à l'issue de leur garde à vue. Elles ont aussi été mises en examen par les magistrats antiterroristes.

Les trois femmes soupçonnées d'avoir voulu commettre un attentat en France, téléguidé depuis la zone irako-syrienne via internet, ont été mises en examen lundi soir à Paris par des magistrats antiterroristes et écrouées.

Elles ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes, a annoncé le parquet de Paris.

Inès Madani, 19 ans et Sarah Hervouët, 23 ans, ont en outre été mises en examen du chef de tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et Amel Sakaou, 39 ans, pour complicité de ce crime.

Mohamed Lamine Aberouz, 22 ans, compagnon de Sarah Hervouët, a lui été mis en examen pour non dénonciation d'un crime terroriste.

Les quatre personnes ont toutes été incarcérées, mais Inès Madani a sollicité un délai pour préparer sa défense dans le cadre d'un débat différé sur sa détention provisoire.

Les trois femmes avaient été interpellées jeudi soir dans l'Essonne par les policiers lancés à leur recherche après la découverte quelques jours plus tôt, en plein cœur de Paris, d'une voiture chargée de bonbonnes de gaz.

Dans une enquête distincte, un adolescent radicalisé de quinze ans, arrêté samedi dans le XIIe arrondissement de Paris, a lui aussi été mis en examen lundi pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et écroué.

Selon une source proche de l'enquête, le mineur avait fait état sur la messagerie cryptée Telegram "d'un passage à l'acte avec une arme blanche", mettant en alerte samedi les services de sécurité sur plusieurs sites sensibles à Paris.

Les enquêteurs entrevoient un point commun entre ces deux dossiers: les contacts entretenus sur internet par ces femmes et par ce mineur avec Rachid Kassim, 29 ans, un jihadiste français qui téléguide ses émules via Telegram, probablement depuis la zone irako-syrienne.

Ce réseau de messagerie crypté est considéré aujourd'hui comme l'un des moyens de communication préférés des jihadistes.

Selon les enquêteurs, Rachid Kassim aurait inspiré, de manière plus ou moins directe, les attaques de Magnanville (Yvelines), où Larossi Abballa a tué un policier et sa compagne le 13 juin, et de Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), où Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean ont tué un prêtre dans une église le 26 juillet.

Juste avant son interpellation, Sarah Hervouët, consciente d'être repérée, avait attaqué l'un des policiers dans son véhicule en lui assénant un coup de couteau, le blessant à une épaule. Inès Madani s'était lancée sur un autre fonctionnaire, couteau à la main, avant d'être blessée par le policier.

Pour les enquêteurs, il ne fait aucun doute que les trois femmes, après l'échec de l'attaque à la voiture piégée qui n'a pas explosé, comptaient repasser à l'action: le commando entendait "clairement (...) commettre un attentat", avait déclaré vendredi le procureur de Paris, François Molins.

Ces trois femmes, dont les deux plus jeunes étaient connues des services pour leur radicalisation et des velléités de départ en Syrie, avaient évoqué des gares de l'Essonne et de Paris ainsi que des policiers comme cibles potentielles, selon des sources proches de l'enquête. Elles envisageaient aussi de se procurer des ceintures explosives ou de lancer des voitures contre des bâtiments, précise une de ces sources.

En perquisition, les policiers ont trouvé au domicile d'Amel Sakaou sept bouteilles en verre vides, "avec à proximité ce qui pourrait s'apparenter à des mèches artisanales en papier" et dans son véhicule "deux jerricans de cinq litres avec des résidus de carburant", avait détaillé le procureur. Sa fille, 15 ans, a été relâchée dimanche.

Samedi, une première suspecte, Ornella Gilligmann, 29 ans, une convertie radicalisée, avait été mise en examen et écrouée dans l'enquête sur la voiture remplie de bonbonnes de gaz où son empreinte avait été retrouvée.

Selon son récit, elle a échoué à mettre le feu au véhicule dans la nuit du 3 au 4 septembre avec Inès Madani, avant de fuir en croyant voir un policier en civil.

Les modalités de l'attaque à la voiture piégée correspondent aux consignes que Rachid Kassim dispense via internet. 

 

À LIRE AUSSI

Image
Une opération de police à Argenteuil.
Enquête sur la voiture aux bonbonnes de gaz retrouvée à Paris : 3 femmes arrêtées et des blessés dans l'Essonne
Trois femmes ont été arrêtées ce jeudi soir dans l'Essonne. L'une d'elles au moins aurait un lien avec l'enquête sur la voiture pleine de bonbonnes de gaz découvertes ...
08 septembre 2016 - 23:56
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Lula
Lula Da Silva : une barbe cache-misère politique ou masque de l’autoritarisme ?
Luiz Inácio Lula da Silva est un personnage simple en apparence mais complexe en substance. Sous sa barbe blanche, ses fossettes et son sourire aux dents refaites, le ...
27 avril 2024 - 14:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.