Tours : réouverture du procès dit "des mariages chinois"

Le procès des "mariages chinois" reprend ce mardi à Tours. Le 7 avril dernier, Jean Germain, sénateur PS et ex-maire de la ville, mis en examen dans cette affaire, avait mis fin à ses jours avant que l'audience ne débute.

L'ombre de l'ancien maire de la ville, Jean Germain, va un peu plus planer sur Tours à partir de ce mardi avec la réouverture du procès dit "des mariages chinois". En effet, selon les proches de l'édile, celui-ci n'avait pas supporté les accusations de "complicité de prise illégale d'intérêts" et "détournement de fonds publics" qui pesaient contre lui dans cette affaire et avait choisi de mettre fin à ses jours le 7 avril dernier en se suicidant avec un fusil de chasse. Il devait comparaitre devant le tribunal quelques jours plus tard.

L'affaire remonte à 2007 et avait pris fin en 2011. Pendant ces cinq ans, des noces romantiques pour riches Asiatiques ont été organisées sous l’égide de la mairie de Tours et de la société de l'une de ces anciennes collaboratrices. Des escapades romantiques au cœur du Val de Loire pour ces couples, avec en prime une photo devant la mairie de Tours en compagnie de Monsieur le maire.

Une offre touristique originale et légale à première vue. Sauf que ces prestations étaient proposées par la société Time Lotus Bleu, entreprise retenue dans le cadre de marchés publics. Or, Lise Han, à l'époque chargée des relations internationales avec l'Asie à la mairie, est soupçonnée par la justice d'avoir dirigé cette société. En favorisant Time Lotus Bleu, elle se serait alors rendue coupable de détournement de fonds publics et de prise illégale d'intérêts. Ayant participé à ces prestations, Jean Germain était soupçonné de complicité dans cette affaire. Pour sa défense, il assurait qu'il "ignorait en toute bonne foi les mensonges et les manipulations" de sa collaboratrice.

L'ombre de Jean Germain pèsera d'autant plus sur le procès qu'un livre, Enquête sur un suicide politique (Ed. Cherche-Midi), est sorti en librairie au début du mois d'octobre. Ecrit par un journaliste tourangeau, Arnaud Roy, et un proche de l'ancien maire, Alain Dayan, l'ouvrage dresse une biographie flatteuse de l'ancien sénateur socialiste en estimant que l'affaire a été révélée par des adversaires politiques désireux de lui nuire.

Pour l'ancien avocat de Jean Germain, Maître Dominique Tricaud, "ce procès va se tenir comme il le devait dès le départ: en l'absence de Jean Germain".