Une femme de ménage d'un tabac-presse arrêtée pour avoir volé des jeux à gratter
Le soir, seule dans le tabac-presse, la femme de ménage volait des jeux à gratter. Ils lui ont rapporté plus de 100.000 euros mais, confondue par un ticket piégé, elle a été interpellée et condamnée, a appris l'AFP ce vendredi 26 février de la police des Yvelines. A l'origine de l'affaire, un constat du gérant de ce commerce d'Elancourt à l'occasion d'un bilan annuel, en octobre: des milliers de tickets à gratter de la Française des Jeux se sont évaporés.
La sûreté urbaine de la ville auditionne d'abord les employés, parmi lesquels la femme de ménage. Sans succès. Les policiers et la Française des Jeux départementale décident alors de piéger un billet issu d'un lot présumé volé, raconte un enquêteur: "Un ticket gagnant invalidé, qui déclenche une alerte" lorsqu'il est encaissé.
Le stratagème fonctionne: sur la trace du petit bout de papier, les policiers remontent à la femme de ménage, une Portugaise de 50 ans, et sa fille, 30 ans, filmées dans un bar en train de l'encaisser. La quinquagénaire ne travaille au tabac qu'une heure par jour, mais à la fermeture: seule, elle peut se servir à l'abri des regards. Il faut ensuite, régulièrement, percevoir l'argent des tickets gagnants: mère et fille se rendent à cette fin dans des troquets voisins.
"A travers le rideau" du tabac-presse, la police finit par observer la femme de ménage en flagrant délit de vol. Dans les poches de la mère, les enquêteurs retrouvent des tickets volés. Puis d'autres chez elle, sous des piles de vêtements. Elle reconnaît des gains faramineux, environ 80.000 euros, que la police chiffre plutôt à 100.000. Et explique ses vols par des problèmes financiers : l'argent lui aura servi à apurer ses dettes, mais aussi à racheter "mobilier, téléviseur, électroménager, tout!", décrit l'enquêteur.
Le gérant du tabac, lui, déplore au total une perte de 170.000 euros. Mère et fille ont finalement été condamnées jeudi à Versailles, respectivement, selon le parquet, à 12 et six mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve pendant trois ans. "C'est une pauvre femme qui souffrait d'une grosse addiction aux jeux", décrit l'enquêteur. Elle rejouait d'ailleurs une partie des gains issus des tickets volés. Il conclut: "Tant qu'elle a gagné, elle a joué".
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