Médecins et Sécu négocient pour adapter le prix de la consultation

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 24 février 2016 - 18:42
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Un tensiomètre et un stéthoscope .
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©Philippe Huguen/AFP
Les médecins libéraux ont entamé ce mercredi une difficile négociation avec l'Assurance maladie pour une augmentation de leur rémunération.
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"Il faudra faire des choix". Encore échaudés par la loi Santé, les médecins libéraux ont entamé ce mercredi une difficile négociation avec l'Assurance maladie pour une augmentation de leur rémunération, dans un contexte économique plus contraint que jamais.

Le directeur général de l'Assurance maladie, Nicolas Revel, en est conscient : "les attentes sont très importantes du côté des médecins comme des patients" a-t-il déclaré à la presse lors du lancement officiel de la négociation pour une nouvelle convention quinquennale, au siège de l'institution à Paris.

Les cinq syndicats représentatifs de la profession (CSMF, FMF et SML pour les spécialistes et généralistes, MG France pour les généralistes et le Bloc pour les chirurgiens) sont tous invités à redéfinir d'ici l'été le texte régissant les relations entre les médecins et la Sécu.

Cette négociation se déroulera en trois étapes, a résumé M. Revel. La première, en mars et avril, concernera les travaux préparatoires avec l'exploration des différentes options et leur chiffrage. La deuxième sera la "stabilisation des pistes retenues" et la troisième la rédaction finale de la convention, avec "si possible une finalisation fin juin".

L'actuelle convention arrivant à échéance le 26 septembre, ils ont au maximum jusqu'au 26 août pour se mettre d'accord. Sans quoi une personnalité indépendante, qui doit être désignée mercredi, se chargera d'élaborer un règlement arbitral.

Le réalisme devra être de mise et la "maîtrise des dépenses" respectée, a d'emblée rappelé M. Revel, à l'heure où l'Assurance maladie doit économiser plus de 3 milliards d'euros par an d'ici à 2017, conséquence d'un tour de vis inédit. Mais les médecins, toujours remontés contre la généralisation du tiers payant (dispense d'avance de frais) et inquiets de la surcharge de travail, sont bien décidés à obtenir des revalorisations tarifaires.

En particulier pour les généralistes, dont la consultation de base stagne à 23 euros depuis 2011. Un "tarif irrespectueux pour des médecins qui font de très longues études et travaillent en moyenne 57 heures par semaine", selon le président de la CSMF, Jean-Paul Ortiz, qui réclame un tarif "minimum de 30 euros pour tous". "Nous voulons un traitement équitable" entre généralistes et spécialistes, a ainsi rappelé Claude Leicher, le président de MG France, plaidant pour une consultation à 25 euros.

Comme tous les autres syndicats, il réclame également l'ouverture aux généralistes du secteur 2, où sont autorisés les dépassements d'honoraires. Mais il s'agit d'"une ligne rouge" contraire à la politique du gouvernement, a d'ores et déjà fait savoir le patron de l'Assurance maladie. Jean-Paul Hamon, président de la FMF, exige lui "un plan Marshall de 5 milliards d'euros pour la médecine libérale", seul moyen d'éviter une "catastrophe sanitaire" selon lui.

Profitant de l'unité affichée contre la loi Santé, les syndicats ont élaboré une plateforme de propositions communes où ils réclament une meilleure protection sociale, des aides financières pour pouvoir recruter, par exemple, des secrétaires, ainsi qu'une revalorisation des consultations longues et complexes.

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