Nancy : les médecins veulent "laisser mourir" une ado dans le coma contre l'avis de ses parents

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 28 novembre 2017 - 17:00
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© JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP/Archives
La jeune Inès est dans le coma depuis sa crise cardiaque en juin dernier.
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Une jeune fille de 14 ans dans le coma depuis juin dernier à l'hôpital des enfants de Nancy risque d'être "débranchée" sans l'accord de ses parents. Un rapport commencé à la fin du mois d'octobre préconise l'arrêt des soins pour la jeune Inès. L'avocat de l'hôpital et celui de la famille vont devoir se confronter en décembre.

La jeune Inès, 14 ans, est atteinte d'une grave maladie neuromusculaire et est dans le coma depuis le 22 juin dernier. Ce jour là, elle avait fait un arrêt cardiaque, depuis elle est soignée à l'hôpital des enfants de Nancy. Mais durant ces quelques mois, son état n'a pas évolué. A tel point que l'équipe qui la suit pense qu'il est sans espoir.

Ces membres du service de réanimation ont approché les parents de l'adolescente pour les convaincre d'arrêter de la maintenir en vie artificiellement. Mais les parents refusent catégoriquement de "débrancher" leur enfant et ont saisi en septembre dernier le tribunal administratif.

L'institution a alors dépêché trois pédiatres chargés de faire un rapport à partir du dossier d'Inès, mais aussi des témoignages de l'équipe médicale et des parents.

A voir aussi: Fin de vie: le rapport Claeys/Leonetti préconise de nouveaux droits pour les patients

L'Est Républicain s'est procuré le rapport commencé le 31 octobre dernier et a dévoilé ce mardi 28 les conclusions des trois professionnels chargés de sa rédaction. Et le constat est sans appel: Inès est selon eux dans un "état végétatif persistant".

Les gestes que les parents ont pris pour des réactions ne seraient selon les pédiatres que des réflexes qui ne remettraient "pas en cause le pronostic neurologique catastrophique" dont est victime l'adolescente qui est "incapable de communiquer de quelque manière que ce soit avec son entourage". Les pédiatres ont aussi noté que selon eux, elle n'aurait plus jamais la capacité d'avoir le moindre contact avec quelqu'un.

Pour la question sur laquelle les parents et l'hôpital se déchirent, la réponse est encore une fois nette. "La poursuite de traitement de suppléance vitale n'a plus de sens et relève d'une obstination déraisonnable". Pour les trois médecins, qui ont souligné que l'ado avait "formulé à plusieurs reprises (...) son souhait de ne pas vivre grabataire" avant de tomber dans le coma, il ne reste plus qu'à "laisser mourir Inès en lui assurant des soins palliatifs de qualité".

L'avocat des parents et celui de l'hôpital se retrouveront le 6 décembre prochain au tribunal administratif pour défendre leurs clients. En attendant, le sort de la jeune Inès reste en suspend.

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