Découverte d'un oiseau gravé par l'homme moderne il y a 35.000 ans

Un oiseau gravé par l'homme moderne il y a 35.000 ans a été découvert en Dordogne lors de fouilles de l'Inrap il y a quelques années et analysé récemment. Pour l'Inrap, cette peivre "contribue à une meilleure connaissance des origines de l'art figuratif".

Un oiseau gravé par l'homme moderne il y a environ 35.000 ans a été découvert en Dordogne par des archéologues. L'œuvre a été mise à jour il y a quelques années lors de fouilles préventives réalisées par l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) au milieu des déchets d'un atelier de taille de silex où les hommes préhistoriques fabriquaient des lames. Le morceau de silex gravé, analysé récemment en Espagne, a permis d'établir que l'oiseau, qui mesure environ 5 centimètres sur 5, était une œuvre d'art de l'Aurignacien, période du Paléolithique supérieur qui a vu arriver l'homme moderne en Europe occidentale. Cette œuvre "contribue à une meilleure connaissance des origines de l’art figuratif", note sur son site Internet l'Inrap dont l'étude est publiée dans Journal of Archaeological Science Reports.

Grâce à un outil de pierre, le graveur a travaillé l'enveloppe calcaire d'un éclat de silex pour représenter un oiseau, animal très rarement illustré à cette époque. Qu'il s'agisse d'un passereau, un torcol fourmilier, une caille ou une perdrix, la bête est en train de boire, de faire la cour ou de s'envoler. "L’artiste a capté avec dextérité un instant très précis, typiques du comportement animal", explique l'Inra.

Pour l'Institut, cet objet suggère l'existence d'une expression artistique éphémère chez l'Aurignacien, poussant ainsi à repenser la fonction du premier art figuratif européen. "Cet oiseau s’avère très singulier pour la période aurignacienne, qui signe les premières manifestations artistiques en Europe occidentale. Cette œuvre diffère fondamentalement des autres expressions artistiques contemporaines, celles de la grotte Chauvet par exemple, puisqu’elle n’est pas faite pour perdurer", souligne l'Inra. Ainsi, "les manifestations artistiques et symboliques aurignaciennes ne sont donc pas exclusivement liées au renforcement des réseaux sociaux ou aux croyances, mais sont aussi des expressions créatives éphémères voire ludiques". Etrange coïncidence que de nombreuses personnes voient dans cette œuvre le logo de Twitter…