Le mystère du triangle des Bermudes expliqué par des poches de méthane ?
Le triangle des Bermudes. Quel cinéaste, romancier ou journaliste ne s'est pas prêté au moins une fois à fantasmer sur cette zone géographique imaginaire de l'océan Atlantique -située entre Miami, Porto Rico et les Bermudes- et ses nombreuses disparitions inexpliquées? Un champ magnétique surnaturel en serait-il à l'origine? Non, répondent aujourd'hui des scientifique russes et norvégiens dans une étude parue dans le Journal of Geophysical Research. Rien de paranormal là bas mais juste un trou dû au réchauffement climatique, assurent ces scientifiques qui explorent les fonds marins sibériens.
Au fil des siècles, des bulles de méthanes ont été piégées par la glace, devenant ainsi du gaz à l'état solide. Alors que l'Arctique se réchauffe, la glace fond et libère les bulles de gaz coincées. Déstabilisées par ces variations de températures, les poches de gaz dormantes se réveillent, éclatent et provoquent un important dégazage, sous forme de nuages de bulles. Ce phénomène crée de grandes crevasses à la surface, appelées "dodlines" dans lesquelles pourraient être aspirés des navires.
Selon Pavel Serov, principal auteur de l’étude, ce phénomène a déjà été observé en mer de Kara où deux grands monticules, dénommés pingos selon un terme inuit, ont été repérés sur le plancher océanique, à 40 mètres de profondeur au large de la Péninsule de Yamal, en Sibérie.
A partir de là, ce phénomène pourrait bien se produire également dans le triangle des Bermudes, avancent les scientifiques. Quant à la disparition des avions, elle pourrait s'expliquer par la présence d'une forte concentration de méthane dans l'air. Cette dernière pourrait entraîner des turbulences atmosphériques conduisant au crash les plus malchanceux.
Une théorie toutefois contredite par certains spécialistes dont Gilles Reverdin, chercheur au Centre national de la recherche scientifique. "Si la théorie de l'éclatement des poches de méthane est acceptable dans certaines parties de la planète, il est peu probable que ce phénomène se produise naturellement dans le triangle des Bermudes. Les fonds marins de l'Atlantique sont trop profonds et la matière organique pas assez importante pour pouvoir provoquer le naufrage de navires", explique-t-il au Figaro.
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