"Prêt" pour le retour, Thomas Pesquet a déjà fait sa valise

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Par AFP
Publié le 30 mai 2017 - 19:26
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L'astronaute français Thomas Pesquet, le 30 mai 2017 à bord de la Station spatiale internationale
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© STR / EUROPEAN SPACE AGENCY/AFP
L'astronaute français Thomas Pesquet, le 30 mai 2017 à bord de la Station spatiale internationale
© STR / EUROPEAN SPACE AGENCY/AFP

L'astronaute français Thomas Pesquet, qui a déjà fait sa valise pour son retour sur Terre dans trois jours, reviendra avec "un regard changé" sur la planète bleue, sur sa "fragilité", a-t-il confié à l'AFP dans un entretien exclusif à l'AFP.

Après un peu moins de 200 jours passés dans la Station spatiale internationale (ISS), à 400 km de la Terre, l'astronaute de 39 ans se sent "prêt" pour le retour. "J'ai même fait ma valise", a-t-il dit mardi interrogé en direct depuis le module européen de l'ISS.

L'astronaute européen et son collègue russe prendront place vendredi dans un vaisseau Soyouz qui se désamarrera de l'ISS pour atterrir environ 3h20 plus tard dans les steppes du Kazakhstan.

"L'espace m'a changé un peu", reconnaît Thomas Pesquet, qui a pris de très nombreuses photos de la Terre postées ensuite sur les réseaux sociaux. Il revient avec la "conscience que la planète est vraiment un joyau".

"De voir la planète, de voir sa fragilité, de prendre du recul, cela permet d’apprécier cette fragilité-là", dit-il. "On n'a pas conscience à quel point l'atmosphère c'est mince (...), à quel point on est capable d'abîmer la planète, à quel point il faut la protéger."

Pendant son séjour, Thomas Pesquet a mené de nombreuses expériences scientifiques, il a effectué deux sorties dans l'espace, tout en partageant son aventure avec le grand public grâce aux réseaux sociaux.

- "Petite parenthèse" -

"J'ai fait à peu près tout ce que je voulais faire (...). Les objectifs principaux de la mission ont été remplis", a-t-il souligné en jonglant avec son micro dans cet environnement en apesanteur.

Comme à la fin des vacances, lorsqu'on est enfant, l'astronaute trouve qu'"au bout d'un moment, on est content de rentrer, de retrouver son chez-soi, sa famille, ses amis d'enfance et sa vraie vie".

Son séjour dans l'espace a été comme "une petite parenthèse en dehors de la vie normale". "Je suis un peu triste de quitter cet environnement d'autant que je ne sais pas si j'y retournerai un jour". "En même temps, six mois c'est long", dit l'astronaute.

Ce qui lui a manqué le plus là-haut, ce sont sa compagne, sa famille, ses proches. Mais aussi "le fait de pouvoir se promener en liberté, d'aller dehors", de faire des sports de plein air. Et de pouvoir ressentir "le vent, la pluie".

Avec son collègue russe, le Français s'est préparé pour le retour, il a testé son scaphandre, répété les procédures. "Le meilleur antidote au stress, c'est la préparation. Techniquement on est prêts. On fait confiance au matériel. On fait confiance aux gens au sol qui vont nous aider".

"C'est un peu dangereux, la rentrée" dans l'atmosphère. "On ressent plusieurs fois le poids de son corps, ça secoue, physiquement il y a beaucoup d'effets pas forcément agréables". "Mais on est préparé."

- "Aux mains des médecins" -

Quelques heures après son atterrissage, Thomas Pesquet rejoindra par avion la ville de Cologne (Allemagne), où se trouve le centre européen des astronautes.

Les médecins vont surveiller son état de santé et sa réadaptation après ce long séjour en apesanteur.

Mais ils seront aussi là pour poursuivre la partie scientifique de la mission.

"Dès le retour, j'aurai une biopsie du muscle c'est-à-dire qu'on me prélèvera des petits morceaux de muscle" dans la jambe. L'astronaute fera aussi des analyses de sang, d'urine.

"Pendant des semaines, je serai livré aux mains des docteurs". "J'ai très souvent l'impression d'être un cobaye", reconnaît-il en riant. "Mais cela fait partie du jeu".

Thomas Pesquet espère pouvoir prendre "une semaine de repos vers la fin juin". Et réaliser un voyage fin août, sans doute en Australie ou en Nouvelle-Zélande.

Est-il prêt à repartir dans l'espace? "Je pense qu'il y aura des vols à faire dans le futur".

Mars sera sans doute "en ligne de mire". "Moi, je rêverais d'y aller". "J'espère faire partie" de l'équipage qui s'y rendra un jour. "Si ce n'est pas moi, ce ne sera pas très grave", ajoute l'astronaute qui compte apporter d'une façon ou d'une autre sa contribution à la conquête de la planète rouge.

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