Les chauffeurs routiers vont-ils bloquer les routes pour Noël ?

Auteur(s)
EB
Publié le 12 décembre 2014 - 17:44
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Routiers camions
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© Stephane Mahe / Reuters
Les chauffeurs routiers ont la capacité de bloquer les routes et voies d'approvisionnement.
© Stephane Mahe / Reuters
Alors que les négociations avec les syndicats sont dans l’impasse, les routiers se font de plus en plus menaçants et promettent des actions coups de poing la semaine prochaine.

Des négociations avec le patronat au point mort, des syndicats dépités: les chauffeurs routiers sont en colère et comptent bien mettre la pression sur le gouvernement. A l'approche de Noël, la CFDT appelle les chauffeurs à des opérations coup de poing la semaine prochaine, et à une grande mobilisation le 19 janvier. Les actions devraient toutefois être limitées à la région parisienne et se concentrer autour de Rungis.

Les routiers réclament notamment une revalorisation salariale, la justifiant par la baisse du coût de l’essence et la suppression de l’écotaxe. "La politique patronale nous oblige à mettre en place un rapport de forces. On envisage donc de mettre en place des actions de blocage de courte durée", a dit Thierry Cordier, dirigeant de la CFDT-FGTE.

Ces menaces ne sont pas à prendre à la légère. Tout comme les cheminots ou les contrôleurs aériens, une action des routiers peut provoquer une belle pagaille. En novembre 2013, les chauffeurs en colère avaient mobilisé plusieurs milliers de camions sur les routes afin de protester contre l’écotaxe. De gros ralentissement avaient été constatés dans la région parisienne et dans l’est du pays.

Lors de leur participation aux manifestations contre les réformes des retraites en 2010, ils avaient bloqué douze raffineries et plusieurs dépôts

Mais la plus importante action de force est un peu plus éloignée. En février 1984, les chauffeurs routiers avaient paralysé une bonne partie de la France durant une dizaine de jours. Mobilisés contre l’Europe et pour de meilleures conditions de travail, ils avaient bloqué les routes et les rails. En tout, 59 départements furent touchés. Le 22 février, on comptait 240 barrages dans tout le pays. Le Premier ministre de l’époque, Pierre Mauroy, avait même songé à envoyer l’armée pour mettre fin au mouvement. Le mouvement s'essoufflera après 10 jours, mais à la fin de la grève, bon nombre d'entrepôts, de magasins et de pompes à essence étaient vides, faute d'approvisionnement. 

Pas sûr que le prochain coup de force des routiers mène à ces extrémités, mais leurs menaces de grève peuvent donc légitimement inquiéter le gouvernement.

 

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