Montparnasse : la SNCF publiera "jeudi ou vendredi" le rapport sur l'incident

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Par AFP
Publié le 02 août 2017 - 10:35
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Des voyageurs sur un quai de la gare Montparnasse, le 1er août 2017
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© Lionel BONAVENTURE / AFP
Des voyageurs sur un quai de la gare Montparnasse, le 1er août 2017
© Lionel BONAVENTURE / AFP

La panne qui a engendré trois jours de pagaille à la gare de Paris-Montparnasse et pénalisé des dizaines de milliers de voyageurs a révélé l'urgence des besoins de maintenance et de modernisation d'un réseau ferroviaire vieillissant.

Le gouvernement a réagi avec fermeté mardi après cet incident, qui a touché des dizaines de milliers de voyageurs entre dimanche et lundi, exigeant d'ici la fin de la semaine, un rapport de la SNCF sur son origine, le temps mis pour l'identifier et les énormes lacunes de communication.

Ce rapport sera publié "jeudi ou vendredi", a déclaré le patron de la SNCF, Guillaume Pepy, sur RTL mercredi matin, alors que le trafic était revenu à la normale.

L'incident, dont l'origine a été trouvée 48 heures après le début des perturbations, était dû à un "défaut d'isolement" dans l'alimentation électrique d'un poste d'aiguillage à Vanves (Hauts-de-Seine), à la sortie sud-ouest de Paris.

"On ne peut pas dire que c'est un poste obsolète, c'est un poste qui a une trentaine d'années", a ajouté M. Pepy.

Des travaux avaient été effectués récemment sur cet équipement pour le faire monter en puissance dans le cadre du chantier des nouvelles lignes à grande vitesse vers Rennes et Bordeaux inaugurées début juillet, avait-il indiqué la veille, dans sa première intervention publique au sujet de cette panne, survenue dimanche matin. Un défaut dans ces travaux aurait entraîné la panne, avait-il ajouté.

"L'important, c'est que les investissements dans notre pays aillent plutôt vers le réseau existant que vers des développements du réseau ou des lignes à grande vitesse. On a 10 LGV, c'est formidable, mais la priorité aujourd'hui doit être celle du réseau existant", a affirmé M. Pepy en écho aux propos du gouvernement.

- 'On a été débordés' -

La veille, le Premier ministre Edouard Philippe - qui avait reçu la ministre des Transports Elisabeth Borne, le président de SNCF Réseau Patrick Jeantet, ainsi que Guillaume Pepy - avait affirmé devant le Sénat que, "pour des raisons de sécurité", il voulait "consacrer beaucoup plus de moyens à l'entretien des réseaux existants".

Mme Borne a pour sa part rappelé que trois milliards d'euros par an allaient être investis pour rénover le réseau, estimant que "la priorité aux lignes à grande vitesse s'est faite au détriment du réseau existant". "5.300 km de voies en France (sur un total de 30.000 km environ) font l'objet de ralentissements", avait-elle relevé.

M. Pepy a réitéré mercredi ses regrets aux voyageurs qui "ont vécu des moments difficiles".

Il a en revanche jugé "impossible" d'évaluer "aujourd'hui" le coût pour la SNCF de ces 72 heures de pagaille.

Les voyageurs "ont deux mois pour faire valoir leurs droits", a-t-il poursuivi, ajoutant que la SNCF avait "décidé des mesures exceptionnelles", notamment un remboursement intégral en cas de retard de plus de quatre heures.

Par ailleurs, si les passagers ont engagé des frais liés à cet incident, ils ont deux mois pour se faire rembourser ou indemniser.

M. Pepy a préconisé pour SNCF Réseau d'"avoir des plans de continuité de service même en cas de très, très gros pépin" et "pour SNCF Mobilité, en charge de transporter les voyageurs, d'avoir une source d'information" sur les trains qui circulent et ceux qui ne circulent pas.

"On a été débordés, je le reconnais", a-t-il poursuivi.

Côté syndical, on s'émeut toutefois des contraintes en matière de personnel, qui pèsent sur le fonctionnement du service.

Selon Didier Aubert de la CFDT-Cheminots, le gouvernement est dans "une forme de schizophrénie" en voulant investir davantage dans l'entretien des voies ferrées, alors que, dans le même temps, "Bercy ne nous autorise pas à embaucher".

Relayant les nombreuses plaintes de voyageurs, M. Philippe avait dénoncé mardi la qualité "de l'information transmise aux usagers qui venait de sources différentes, et qui était donc souvent imprécise et parfois contradictoire, ce qui n'est pas acceptable".

M. Pepy a toutefois assuré qu'il n'avait "pas besoin" d'"apaiser" ses rapports avec le gouvernement.

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