Morts sur les routes : hausse de 15,4% en juin

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Par AFP
Publié le 24 juillet 2017 - 12:28
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Des pompiers et des policiers sur le site d'un accident de la route à Paris le 14 mars 2017
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© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives
Des pompiers et des policiers sur le site d'un accident de la route à Paris le 14 mars 2017
© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP/Archives

Le nombre des morts sur les routes a augmenté en juin, confirmant une tendance haussière pour 2017 à l'instar des trois années précédentes, a annoncé lundi la Sécurité routière, à quelques jours d'importants déplacements de vacanciers.

Ces morts ont augmenté de 1,1% sur les douze derniers mois, avec 40 décès supplémentaires.

Et en juin, 329 personnes ont perdu la vie sur les routes de France métropolitaine, contre 285 en juin 2016, soit 44 personnes tuées en plus (+15,4%), précise l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

"Cette tendance haussière est également constatée sur le deuxième trimestre 2017", comparé à la même période en 2016 (+10,7%).

Pendant l'été, les déplacements se font plus nombreux: les conducteurs sont appelés à la plus grande vigilance et la présence des forces de l'ordre sera renforcée "à l'occasion des chassés-croisés à venir", rappelle la Sécurité routière.

Le week-end prochain, "14.000 policiers et gendarmes procéderont à des contrôles renforcés", notamment sur le respect de la vitesse, des distances de sécurité et de l'interdiction du téléphone en conduisant, "la distraction au volant ayant causé près de 400 tués sur les routes en 2016", selon l'ONISR.

Les principales causes d'accident restent la vitesse excessive (impliquée dans 32% des accidents mortels) et l'alcool (29%). En moyenne, environ neuf personnes meurent chaque jour sur les routes de France.

La France a connu en 2016 une troisième année consécutive de hausse de la mortalité routière (3.477 personnes tuées, +0,5%), ce qui n'était plus arrivé depuis 1972.

- Bien loin de l'objectif 2.000 -

Pour tenter d'enrayer cette reprise, les autorités ont lancé deux plans successifs en 2015, comptant une cinquantaine de mesures.

Parmi les mesures phares: l'interdiction du kit mains libres au volant, l'abaissement du taux d'alcoolémie pour les conducteurs novices (0,2 g/l de sang), l'expérimentation de tests salivaires pour détecter les stupéfiants, l'augmentation du nombre de radars (500 supplémentaires d'ici fin 2018 et 10.000 radars "leurres") et le signalement par les chefs d'entreprise des salariés pris en infraction au volant d'une voiture de société.

Le gouvernement a aussi lancé en juillet 2015 une expérimentation de la baisse à 80 km/h de la vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires bidirectionnelles sans séparateur central, réclamée par certaines associations pour sauver selon elles jusqu'à 400 vies par an. Achevée au 1er juillet, ses résultats n'ont pas encore été communiqués.

Cette mesure, testée actuellement sur 81 km au total, devrait être élargie à quelque 350.000 km concernés, plaide Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.

Pour elle, depuis plusieurs années, l'Etat gère la sécurité routière de manière "timorée et pusillanime", multipliant "les protestations d'empathie" tout en mettant en place "un flot de mesurettes inefficaces".

"Nous craignons désormais une quatrième année de hausse consécutive", dit-elle à l'AFP, protestant qu'il existe pourtant clairement "une marge de progression, sans que les Français se sentent persécutés".

Si la tendance à la hausse ne s'est pas inversée, elle s'est ralentie: 3.384 en 2014 (+116 morts par rapport à 2013), 3.461 en 2015 (+77 morts), 3.477 tués en 2016 (+16 morts).

Un chiffre bien loin de l'objectif fixé en 2012 par Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur, de passer sous la barre des 2.000 morts en 2020.

Un horizon "ambitieux, réaliste et accessible" avait assuré Bruno Le Roux fin janvier. Mais, avait-il concédé, "il faudra une rupture par rapport aux chiffres actuels". Six mois plus tard, la rupture n'est toujours pas intervenue.

Dans le cadre du coup de rabot sur le budget 2017, la sécurité et l'éducation routière se verront amputés à hauteur de 3,6 millions.

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