Air France-KLM : résultats "solides" pour 2017 mais grève à l'horizon

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Par Sonia WOLF - Paris (AFP)
Publié le 16 février 2018 - 08:50
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Avions Air France KLM sur le tarmac de l'aéroport de Marseille-Provence le 5 octobre 2015 à Marignane (Bouches-du-Rhône)
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© BORIS HORVAT / AFP/Archives
Avions Air France KLM sur le tarmac de l'aéroport de Marseille-Provence le 5 octobre 2015 à Marignane (Bouches-du-Rhône)
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Le groupe Air France-KLM a annoncé vendredi de "solides résultats" pour 2017 portés par la reprise de la demande, notamment sur l'Asie et l'Amérique latine, mais il doit compter avec une grève imminente sur fond de revendications salariales.

Le groupe a affiché un bénéfice d'exploitation en hausse de 42% pour 2017 à 1,488 milliard d'euros. Il a cependant enregistré une perte nette de 274 millions d'euros liée à une opération comptable après un changement de régime des fonds de pension aux Pays-Bas.

"Air France-KLM clôture l'année 2017 avec de solides résultats, dans un environnement économique porteur", a déclaré le PDG du groupe, Jean-Marc Janaillac.

Anticipant l'annonce de bons résultats pour 2017, dix syndicats d'Air France, dont ceux représentant les pilotes, ont appelé à une journée de grève le 22 février pour réclamer une augmentation générale de 6% en 2018, "au titre de l'inflation perdue" depuis six ans. Une rencontre est prévue lundi entre la direction et les organisations syndicales.

Sur le plan du trafic, les routes transatlantiques et le réseau moyen-courrier ont bénéficié -après une année 2016 affectée par les effets des attentats en France- d'une demande particulièrement forte, avec des augmentations de trafic de 6,1% et 7,4% respectivement. La demande a également repris sur l'Asie et l’Amérique latine.

Dans le contexte d'un trafic mondial en croissance permanente, Air France-KLM prévoit d'augmenter sa capacité en 2018 "entre 3% et 4% en sièges-kilomètres offerts (SKO)". Pour Transavia, la "low-cost" du groupe, la croissance des capacités est estimée entre 6 et 7%.

"Nous allons continuer à croître là où il y a de la demande sur l'ensemble des réseaux long-courrier" mais le groupe sera "plus prudent sur le court-courrier", les lignes intérieures en France touchées par les effets de l'arrivée en 2017 de TGV plus rapides vers Bordeaux et la Bretagne, ainsi que la concurrence des compagnies "low cost", a expliqué Frédéric Gagey, le directeur financier du groupe.

- Nouvelle forme de concurrence -

Pour répondre à la concurrence féroce des low-cost mais aussi des compagnies du Golfe, le groupe a renforcé et élargi en 2017 son réseau d'alliances et créé une nouvelle compagnie, Joon, présentée comme un outil de reconquête du trafic perdu, grâce à ses coûts de fonctionnement réduits.

Et pour rester dans la course sur les vols transatlantiques, un créneau désormais également visé par des low-cost ayant relevé le pari du long-courrier, Air France-KLM propose des "tarifs flexibles sur les vols transatlantiques", avec des services en option, pour "proposer des prix proches de ceux affichés par la concurrence low-cost", a précisé M. Janaillac.

Sur un autre front concurrentiel, M. Janaillac a fait part de son inquiétude de voir la compagnie Alitalia -en difficultés et membre comme Air France-KLM de l'alliance SkyTeam- tomber dans le giron d'une alliance concurrente, ajoutant que le groupe étudiait avec son partenaire américain Delta les "possibilités" pour que la compagnie italienne reste au sein de SkyTeam, sans pour autant passer par son acquisition.

Trois groupes ont déposé une offre de reprise partielle ou totale d'Alitalia: Lufthansa, le fonds américain Cerberus et EasyJet.

Lufthansa fait partie de Star alliance et a un partenariat renforcé avec la compagnie américaine United et Air Canada. Alitalia était membre d'une "joint-venture", ce même type de partenariat renforcé, avec Air France-KLM et Delta.

M. Janaillac a par ailleurs souhaité, à la veille de l'organisation d'Assises du transport aérien, une "prise de conscience de la part des autorités françaises quant à la nécessité de remédier au différentiel de compétitivité" du transport aérien français par rapport à d'autres grands pays européens, en raison de charges plus lourdes, et a réclamé les "conditions d'une concurrence équitable avec les compagnies de pays tiers subventionnées (les compagnies du Golfe, ndlr) et certaines compagnies low-cost européennes s'exonérant des règles sociales européennes".

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