Brexit : Theresa May à Bruxelles, l'UE espère des avancées

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Par AFP
Publié le 24 novembre 2017 - 09:13
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Londres et l'UE doivent "avancer ensemble" dans les négociations du Brexit a insisté vendredi la Première ministre britannique, Theresa May, à Bruxelles, où les Européens espèrent de leur côté des engagements financiers du Royaume-Uni pour débloquer les tractations.

Dans la capitale belge pour assister à un sommet de l'UE avec des pays de l'ex-URSS, Mme May doit rencontrer à 16H30 (15H30 GMT) le président du Conseil européen, Donald Tusk, pour faire le point sur des négociations enlisées depuis des mois.

Cet entretien attendu intervient une semaine après que M. Tusk a pressé la dirigeante britannique d'abattre ses cartes d'ici début décembre si elle veut obtenir avant Noël un feu vert pour l'ouverture de tractations commerciales post-Brexit.

"Les négociations continuent mais je veux être claire sur le fait que nous devons avancer ensemble", a déclaré Mme May à son arrivée à Bruxelles, devant des médias manifestement plus intéressés par la question du Brexit que par le sommet en cours.

"Cela revient à la fois au Royaume-Uni et à l'Union européenne de passer à la prochaine étape des négociations", a insisté Mme May, qui doit également avoir des rencontres bilatérales vendredi avec la Lituanie, la Belgique et le Danemark.

Les 27 autres Etats de l'UE estiment de leur côté que seuls des engagements clairs de Londres permettront de boucler la première phase des tractations, focalisée sur l'organisation du retrait britannique fin mars 2019.

Ils ont notamment à l'esprit la facture que le Royaume-Uni devra régler pour solder ses engagements financiers pris au sein de l'Union, qui reste le principal point d'achoppement.

- 'Phase conclusive' -

"Les négociations font des progrès", a assuré vendredi matin le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. "La phase conclusive commence le 4 décembre", a-t-il estimé, en référence à la date d'un dîner qu'il aura avec Mme May à Bruxelles.

Selon les médias britanniques, la Première ministre, dont la fragilité politique inquiète Bruxelles, a obtenu cette semaine un accord au sein de son gouvernement pour proposer de payer une quarantaine de milliards d'euros, soit le double de ce qui était envisagé jusqu'ici.

Les Britanniques "sont en train d'évoluer, ils sont en train de préparer le terrain dans leur opinion publique", a estimé une source européenne proche des négociations, rappelant qu'à ce stade, Bruxelles ne demandait pas d'engagement chiffré, mais un accord transparent sur une méthode de calcul.

Côté européen, l'évaluation du solde de tout compte est plus proche de 60 milliards d'euros, même si la Commission européenne, qui négocie au nom des 27, n'a jamais donné de chiffre officiel.

Outre la facture, l'UE veut également des "progrès suffisants" sur la question des droits des Européens vivant au Royaume-Uni après le Brexit et sur les conséquences du divorce sur la frontière entre l'Irlande et la province britannique d'Irlande du Nord.

Un accord d'étape sur les trois sujets est indispensable aux yeux des pays qui resteront dans l'Union pour accepter d'élargir les négociations à la relation future avec Londres, notamment commerciale.

C'est lors d'un sommet prévu les 14-15 décembre à Bruxelles que leurs dirigeants diront s'ils acceptent d'ouvrir cette seconde phase, que le Royaume-Uni s'impatiente de pouvoir lancer. En cas de refus lors de ce sommet, cette perspective serait alors reportée à "février ou mars", prévient un haut diplomate de l'UE.

- Frontière 'dure' -

Au-delà de la question financière, la tension est montée d'un cran ces dernières semaines sur un autre sujet de la première phase des négociations: le dossier irlandais.

Dublin craint le retour d'une frontière "dure" avec l'Irlande du Nord, avec des postes-frontières, qui fragiliserait l'accord de paix de 1998 ayant mis fin à 30 années de guerre civile.

Des progrès doivent être faits dans les négociations du Brexit "dans un sens qui évite une frontière +dure+ sur l'île d'Irlande", a répété vendredi à Bruxelles le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney.

Dans le cas contraire, "nous ne pouvons pas passer à la deuxième phase", a-t-il averti.

Les Irlandais estiment que s'ils n'obtiennent pas d'engagements clairs de Londres à ce stade, ils "ne les obtiendront peut-être jamais", selon un responsable européen, qui assure que le durcissement de Dublin est soutenu par les autres Etats membres.

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