Grève en Grèce : les syndicats contre "la restriction du droit à la grève"

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Par AFP
Publié le 14 décembre 2017 - 10:40
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Une manifestation avait déjà eu lieu le 5 décembre 2017, à Athènes, pour dénoncer le projet de loi s
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Une manifestation avait déjà eu lieu le 5 décembre 2017, à Athènes, pour dénoncer le projet de loi sur "la restriction du droit à la grève"
© ARIS MESSINIS / AFP/Archives

Environ 20.000 personnes majoritairement des communistes ont manifesté dans le calme à Athènes jeudi sur fond d'une grève générale de 24 heures pour dénoncer "la poursuite de l'austérité" et un projet de loi sur la restriction du droit à la grève".

Les transports urbains, maritimes et aériens étaient perturbés par cette grève , comme c'est souvent le cas lors des grèves générales ces dernières années: embouteillages dans les rues d'Athènes, annulation de certains vols à destination principalement vers les îles de la mer Egée.

La plupart des liaisons maritimes entre la Grèce continentale et les îles n'ont pas été effectuées en raison de la grève des marins, selon le ministère de la Marine marchande.

Les syndicats de la presse et de l'audiovisuel participaient également à cette grève, aucun bulletin d'information n'a été diffusé pendant la journée.

Le Front des travailleurs (Pame), syndicat pro-communiste qui reste le plus mobilisé, a ouvert le bal des manifestations jeudi en fin matinée dans le centre d'Athènes, rassemblant 12.000 personnes.

A la tête du cortège, un groupe de Palestiniens tenaient une banderole où on lisait "Palestine is not alone" (Palestine n'est pas seule ndrl) tandis que certains manifestants tenaient des drapeaux palestiniens dénonçant la décision récente des Etats-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël.

Le cortège du Pame a défilé dans le centre-ville sur la place Syntagma avant de poursuivre sa marche vers l'ambassade des Etats-Unis, à deux km.

En début d'après-midi, deux rassemblements distincts de 2.000 personnes chacun, le premier des sympathisants des centrales du public Adedy et du privé GSEE, et le second de groupes et partis de gauche, selon la police, ont également manifesté à Athènes.

"Les travailleurs manifestent et sont en grève en réaction à la politique antitravailliste et à l'augmentation des impôts, prévue dans (le projet du) budget (d'Etat de 2018)", qui doit être voté à la mi-décembre au Parlement, a indiqué un communiqué de la GSEE, la Confédération des salariés du privé.

"Nous sommes contre toute mesure qui a comme conséquence la hausse du chômage, le recyclage de l'austérité et l'intervention étatique et des employeurs dans l'exercice de nos droits collectifs", poursuit ce texte.

Sous la pression des créanciers du pays, UE et FMI, le gouvernement d'Alexis Tsipras a récemment élaboré un projet de loi visant à reformer la législation sur les grèves en prévoyant un plus fort quota lors des décisions sur la grève par le syndicat.

Mais après les vives réactions, un amendement devrait être déposé au Parlement prochainement sur ce sujet, a assuré le ministère de l'Emploi.

Fin novembre les représentants des créanciers ont conclu un accord avec le gouvernement grec concernant "la troisième revue" des comptes grecs et prévoyant une série "de réformes dans le secteur de l'Emploi et l'évaluation des fonctionnaires" en vue de rendre plus efficace le secteur public.

Cet accord doit débloquer en janvier une nouvelle tranche des prêts internationaux, dont la Grèce a toujours besoin, le pays espère sortir de la tutelle des créanciers, d'ici août 2018, lors de la fin du programme.

En vertu du troisième prêt accordé au pays en juillet 2015, la Grèce s'est engagée de réaliser un train "de réformes" pour réduire les dépenses publiques et dérégulariser le marché de travail en vue d’assainir ses finances publiques.

La dernière grève générale dans le pays avait eu lieu en mai dernier, près de 12.000 personnes dont 8.000 du Pame avaient alors manifesté.

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