Siemens introduit au rabais sa division médicale en Bourse

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Par AFP - Francfort
Publié le 16 mars 2018 - 11:25
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L'industriel Siemens a introduit vendredi en Bourse Healthineers, sa très rentable division d’ingénierie médicale, une IPO plus modeste que prévu mais qui flexibilise davantage le vieux conglomérat allemand.

L'opération a été menée le marché régulé (Prime Standard) de la Bourse de Francfort, avec un retard remarqué de 45 minutes, en raison d'une panne technique qui a affecté l'ensemble du marché en matinée.

Siemens a mis en vente 15% des titres existant, soit 150 millions d'actions, pour une cote de départ de 29,10 euros, soit d'avantage que son prix d'émission fixé la veille à 28 euros.

Mais l'IPO n'a porté que sur 15% des titres existants d'Healthineers et valoriseront la part de l'entreprise mise en Bourse à hauteur de 4,2 milliards d'euros. Un chiffre très éloigné des 9 milliards d'euros sur lesquels tablaient depuis des semaines les experts de la place francfortoise qui parlaient déjà de l'IPO la plus importante des 20 dernières années en Allemagne.

Les machines à rayons X de Siemens ont donc de quoi éblouir les investisseurs, mais pas forcement les aveugler.

L'entrée en Bourse de Healthineers est finalement la quatrième en Allemagne depuis 2000, après celle de Deutsche Post, de son ancienne filiale Infineon et plus récemment, celle de l’énergéticien RWE en 2016. Elle s'avère nettement plus modeste que prévu, à cause, notamment, des marchés boursiers en petite forme depuis quelques semaines.

- Souplesse -

Malgré ce volume et ce montant plus faible qu'attendu, Siemens dit considérer comme un succès cette opération de "dotation de capitaux plus solides et durables" pour sa filiale, a commenté auprès de l'AFP le directeur financier de Siemens, Ralf Thomas.

Healthineers équipe les hôpitaux à travers le monde en appareils d'imagerie médicale (scanners, échographies), en bras robotisés pour les blocs opératoires, appareils d'exploration des vaisseaux sanguins ou encore des cathéters.

Mais surtout, cette division de Siemens est en excellente santé. Il s'agit de la deuxième branche d'activité plus rentable du groupe, avec une marge opérationnelle à 18,1%, loin devant celles de ses autres activités, comme les turbines ou les trains.

Ce n'est pas la première fois que Siemens rajuste les contours de son empire industriel.

L'industriel munichois s'est déjà séparé de l’électroménager (dans sa co-entreprise avec Bosch), des téléphones portables, des ordinateurs (avec Fujitsu) et des ampoules Osram. Son ancienne division fabricant des semi-conducteurs, rebaptisée Infineon, évolue désormais en autonomie complète sur le Dax, l'indice vedette de la Bourse de Francfort.

"C'est une situation gagnant-gagnant pour Siemens, car le groupe dispose maintenant d'une unité autonome mais qu'il contrôle et qui peut réagir avec souplesse aux besoins de refinancement et aux conditions du marché", assure Oliver Roth, expert en marchés d'actions au sein de la banque Oddo Seydler.

Healthineers "devra montrer qu'elle peut nager seule, mais c'est certainement une candidate pour le MDax (l'indice des valeurs moyenne), et probablement plus tard pour le Dax (l'indice vedette)", pronostique-t-il.

- Médecine du futur -

Healthineers est leader en terme de chiffres d'affaires dans l’imagerie médicale, mais derrière ses concurrents (GE, Roche, Philipps) en ce qui concerne les diagnostics et les thérapies de pointe.

Avec la mise en orbite boursière de cette branche, Siemens mise sur un marché irrémédiablement voué à la croissance: la médecine du futur dans un monde où l'on vit de plus en plus vieux et avec son cortège de maladies.

Selon le patron de la filiale, Bernd Montag, l'IPO est censée faire de la division "une entreprise de technologie médicale pur-sang", lui donnant "plus de flexibilité" pour se concentrer sur la conquête de marchés et la levée de capitaux en vue d'acquisitions.

Quant à la société mère, Siemens, recyclera-telle une partie des recettes du jour pour venir en aide à ses unités en difficulté, comme le mastodonte "Power and Gaz", où près de 7.000 suppressions d'emplois sont prévues ?

"Chaque chose en son temps", a temporisé auprès de l'AFP le directeur financier du groupe.

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